Director’s cut
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Érotisme gentillet qui est loin d’égaler le softporn nippon à la même époque, Crazy Sex parvient tout de même à se défendre dans ce qu’il a à nous montrer. On passera outre l’aspect « sexe » de l’œuvre. L’intérêt d’un film comme celui-ci est le portrait que dépeint son auteur, d’une part de ses contemporains et d’autre part, d’une époque révolue qui fait étrangement écho à la première.
S’ouvrant comme un documentaire scrutant à la loupe les plantations de pavot, l’extraction du latex utilisé pour en faire de la drogue mais aussi les agissements des trafiquants, la première partie de Crazy Sex nous met dans le bain. Elle se révèle intéressante d’autant plus qu’elle nous plonge dans le monde interlope d’un night-club où les peep-show sont de rigueurs, au même titre que les parties de poker enfumées et où les chambres la jouxtant accueillent les prostituées et leurs clients. Li Han-Hsiang livre un tableau sombre du crime organisé qui agit sans ménagement et sans scrupule. Il livre également sous sa casquette de scénariste une intrigue de chantage multiple, ridiculisant notamment le boss des trafiquants. Cet épisode est plutôt faible et n’enjoue pas particulièrement. L’auteur sait s’appuyer sur l’érotisme que dégagent ses actrices fétiches comme Shirley Yu et Chen Ping, c’est un fait. Mais au-delà de ça, l’intérêt passé, cité plus haut fait place de temps à autre à l’ennui. La cruauté des malfrats sera entérinée par une fin sauvant la bonne morale.
Le deuxième segment de Crazy Sex est plus léger. Li Han-Hsiang joue clairement la carte de la comédie. Il narre à nouveau une histoire d’adultère, l’agrémentant de libido propice à livrer l’humour attendu. On y retrouve à nouveau Chen Ping dans un petit rôle de prostituée. Ici, la part belle est donnée à l’actrice Woo Gam s’amusant de sa situation de femme enfermée chez elle par son mari. Là encore, l’histoire passe en second plan. On ne peut pas dire qu’on s’y ennui. On parvient à s’y amuser mais sans plus d’entrain. La reconstitution y est particulièrement réussie. L’auteur apporte au quartier une réelle effervescence qui s’en ressent. Il y a parfois de l’idée dans sa mise en scène offrant ainsi des séquences attrayantes. Comme pour le premier épisode, le véritable intérêt réside dans cette façon de dépeindre cette époque. Avec malice, le cinéaste chinois raconte la vie bouillonnante d’alors : les prostituées, les clients, les commerçants et j’en passe. On y dénote une véritable connaissance.
Crazy Sex n’est pas un Li Han-Hsiang des plus marquants, mais tout de même. Si les intrigues ne sont pas toujours prenantes, il met savamment en scène ces deux segments. Une partie à l’aspect documentaire à retenir dans l’un, reconstitution remarquable dans l’autre. Rien que cela mérite qu’on s’y intéresse.
(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2013/07/10/crazy-sex-1976-li-han-hsiang-review-avis/)
Créée
le 8 août 2013
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