Guy Ritchie’s Style
En 2006, Andy Lau lance son FOCUS : First Cuts, un programme en collaboration avec Golden Village Pictures, le plus grand circuit de cinéma de Singapour, pour produire et distribuer la plus large...
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le 22 juil. 2022
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En 2006, Andy Lau lance son FOCUS : First Cuts, un programme en collaboration avec Golden Village Pictures, le plus grand circuit de cinéma de Singapour, pour produire et distribuer la plus large gamme de titres asiatiques pour le public de Singapour. De cette collaboration est entre autres sorti le film chinois Crazy Stone du réalisateur Ning Hao (No Man’s Land, A Writer’s Odyssey), petit budget de 3 millions de HKD (soit 400000 $US) qui en a rapporté plus de 23 (soit 3M$US) malgré un casting d’inconnus et un genre (la comédie noire d’action) qui n’était pas légion en Chine. Un succès surprise qui lança clairement la carrière du réalisateur Ning Hao bien que son précédent film, Mongolian Ping Pong (2004) avait déjà eu droit à un succès critique à l’international. S’il fallait résumer Crazy Stone, on pourrait dire qu’il s’agit d’un croisement entre Ocean’s Eleven et le cinéma de Guy Ritchie, le tout à la sauce chinoise.
L’histoire de Crazy Stone se situe à Chongqing suite à la découverte d’une pierre de jade très précieuse. Cette étonnante découverte a lieu dans une usine un peu décrépie qui doit être vendue à un promoteur immobilier cupide de Hong Kong. Conscient que cette jade très rare pourrait lui permettre de se sortir d’une situation financière difficile, le directeur de l’usine organise une exposition publique pour présenter la pièce rare. Pour la protéger du vol, le vieil homme engage Bao Shihong, un ancien flic devenu ouvrier d’usine, pour assurer la sécurité. Tout aurait dû bien se passer mais vont venir s’ajouter trois voleurs maladroits, un voleur professionnel en plein mauvais karma, le fils du propriétaire prêt à tout pour mettre des femmes dans son plumard, quitte à voler son propre père, et un promoteur immobilier un peu trop insistant. Si je cite Guy Ritchie dans l’introduction, ce n’est pas un hasard car le réalisateur ne se cache pas de s’être inspiré du cinéma du réalisateur anglais (du moins celui de ses débuts vu que Crazy Stone, rappelons-le, est sorti en 2006) pour son film. Le scénario est très important pour Ning Hao et comme pour Arnaques, Crimes et Botaniques et Snatch (tous deux de Guy Ritchie donc), on va avoir droit ici à plusieurs arcs narratifs qui vont se croiser les uns les autres et finir par se rejoindre lors du final. Beaucoup de personnages donc, mais le film va rester malgré tout très clair, très fluide, et le spectateur ne perd jamais le fil. Le rythme ne faiblit jamais. On va avoir droit à une bonne dose de gags, des quiproquos, avec une pierre de Jade qui est sans cesse volée, échangée contre une factice, elle va changer de main sans arrêt, au point que les personnages finissent par ne plus savoir si la pierre qu’ils ont en leur possession est une vraie ou une fausse. Dommage que tout se déroule un peu trop rapidement. A trop vouloir mettre du rythme dans son film, Ning Hao en oublie de mettre quelques pauses salutaires pour laisser le spectateur souffler un peu.
Les personnages sont au final un peu tous des gros loosers, soit parce qu’ils le sont réellement, soit parce que les choses qu’ils entreprennent, ratées la plupart du temps (souvent à cause d’un élément extérieur), vont faire que, aussi compétents qu’ils soient, il ne leur arrive que des couilles. On va très vite s’attacher à eux, même aux voleurs, car ils sont tellement maladroits (et parfois un peu con-con, il faut le dire) qu’ils gagnent notre sympathie très rapidement. Les dialogues sont réussis et on rigole de certains échanges à base d’envois de fions. Il est par contre fort probable qu’on passe à côté de nombreux jeux de mots (qui sont monnaie courante dans l’humour chinois), le film se composant de nombreux dialectes avec des expressions qu’il est parfois difficile de traduire. Mais qu’importe au final car il y a bien assez à faire avec ce mélange de slapstick et de situations loufoques où chaque action d’un groupe va créer un effet domino qui impactera directement ou indirectement les autres groupes. L’humour y est tantôt absurde, tantôt légèrement noir, et parfois ce sont certains procédés de mise en scène qui se chargent de faire rire le spectateur comme lorsque, à trois reprises durant le film, nous revoyons la même scène trois fois d’affilée, mais à chaque fois sous l’angle d’un personnage différent, donnant un côté très cocasse à certaines scènes. On pourra regretter une photographie parfois un peu terne et des effets de mise en scène vus et revus aujourd’hui, tels que le splitscreen (mais en 2006, ce n’était pas très courant en Chine), mais il se dégage une réelle énergie de Crazy Stone, une vraie bonne humeur communicative et les nombreux rebondissements font que le spectateur a toujours de quoi se marrer devant ce divertissement réussi.
Produit entre autres par Andy Lau, Crazy Stone est le penchant Chinois du Guy Ritchie à ses débuts. Beaucoup de personnages, plusieurs intrigues parallèles, un dénouement qui va rassembler tout le monde, et au final une jolie réussite pour le jeune Ning Hao.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-crazy-stone-de-ning-hao-2006/
Créée
le 22 juil. 2022
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