The Untold Story
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le 31 janv. 2022
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Les films avec des animaux qui attaquent des gens pour une raison lambda, je commence à en avoir bouffé pas mal, et pas que des bons (loin de là). Bien qu’en général, ce sont des films de requins qui m’attirent, je fais parfois des infidélités au squale pour aller voir du côté des crocodiles qui ont, mine de rien, pas mal été mis à l’honneur : la saga des Lake Placid, Rogue, Primeval, Black Water, The Pool, ou plus récemment Crawl d’Alexandre Aja. Ce dernier a, semble-t-il, pas mal inspiré le réalisateur chinois Taylor C (The Flower and The Empress) puisque le Crazy Tsunami que je vous présente aujourd’hui s’en rapproche beaucoup avec son crocodile qui se promène librement dans une ville à la suite d’un Tsunami.
Le cinéma chinois semble prendre le relais de The Asylum en matière de films animaliers. Il en sort bien deux par mois, que ce soit avec des dragons, des serpents géants, des araignées, des requins, et donc des crocodiles. Des films souvent réalisés à la chaine pour les plateformes de streaming telles que iQiyi mais qui ont une énorme différence avec les productions lowcost et faites à la va-vite de chez The Asylum, c’est qu’elles sont faites avec sérieux, malgré le faible budget qui leur est alloué, et que, régulièrement, elles font preuve d’une grande efficacité et générosité. Cela ne veut pas dire qu’elles sont toutes réussies, loin de là, mais il y a dans le lot des petites bobines qui valent le coup d’œil et Crazy Tsunami en fait partie. Bien qu’il s’inspire du Crawl de Aja, le film semble également s’inspirer d’une histoire vraie dans laquelle un gigantesque crocodile nomme Gustave (comme dans le film), qui a vécu au Burundi, qui se serait nourri des habitants d’un village et qui serait le seul crocodile connu capable de tuer un hippopotame. Une histoire qui a d’ailleurs déjà inspiré le film Primeval et qui est le sujet du documentaire Le Monstre du Tanganyiaka (2004). Mais revenons-en à notre film car vraiment, et je ne suis pas le seul à le dire, contre toutes attentes, il vaut le détour. Bien entendu, nous restons ici dans une bobine sans trop de moyens, remplie d’imperfections et de moments fleurant avec le nanar. Bien entendu, il ne faut pas s’attendre à voir un chef d’œuvre du 7ème art et il faut se lancer dans le film en sachant à quoi s’attendre. Mais l’ensemble se montre d’une telle générosité, sincérité et efficacité qu’il mérite qu’on s’y attarde. C’est donc l’histoire d’un groupe de personnes, coincé dans les eaux après un tsunami qui a ravagé leur petite ville d’Asie du Sud Est (en Thaïlande si j’en crois le mot « Pattaya » lors d’un plan large) et qui va tenter de survivre en attendant que les secours arrivent alors que les eaux continuent de monter. Le principal danger est donc un énorme crocodile, Gustave, qui semble avoir un appétit à toute épreuve, qui a décidé qu’il était l’heure de sa petite collation et que ces petites choses fragiles qu’on appelle des humains feraient bien l’affaire.
Crazy Tsunami ne va pas s’emmerder à poser les bases de son film pendant des plombes. Le tsunami arrive dès la première minute, le crocodile libéré à la troisième, et les personnages principaux présentés à la cinquième. On n’en est pas à dix minutes que la grosse bestiole s’est déjà enfilé l’équivalent de 20 kilos de barbaque. Je vous le disais plus haut, le spectacle va être ici très généreux. Ne cherchez pas ici des personnages très développés, on nage en plein stéréotypes. Ça permet de s’attacher à eux rapidement sans avoir besoin de leur amener de la profondeur. Et ça marche au point que certains sortent très vite du lot. Le duo formé par ce père et sa fille qui ont une relation compliquée, ou celui entre le père et son fiston un peu simple d’esprit, arrivent même à être touchant par moment bien que l’aspect dramatique soit parfois poussé un peu trop loin. La tension reste constante du début à la fin et les attaques du crocodile sont nombreuses. Il est certain que le film pêche parfois (souvent ?) par ses effets spéciaux, mais l’ensemble est malgré tout loin d’être honteux. Les CGI sont par exemple bien mieux réalisés que sur des productions Syfy / The Asylum. On sent bien que le budget était très serré et que le film a, en grande partie, été réalisé en studio, mais le résultat final fait plutôt illusion. Le casting s’en sort également avec les honneurs avec des acteurs impliqués, et surtout qui ne sont pas « lisses » comme dans beaucoup de productions chinoises du genre. Ici, on a de la gueule cassée, des visages charismatiques. La mise en scène en elle-même n’a rien de mémorable mais on sent bien que le réalisateur Taylor C a eu envie de faire bien les choses. Il en résulte un film suffisamment rythmé pour ne jamais ennuyer, court (1h18 au compteur, génériques compris), avec des moments parfois étranges à cause des réactions crétines de certains personnages (le sacrifice dans le supermarché, le gros con lors de la scène de la corde, …) qui sont compensés par cette générosité et cette efficacité que le film nous donne.
Alors que je ne misais pas un kopek dessus, Crazy Tsunami aura finalement été une très bonne surprise. Le film n’est pas un chef d’œuvre, mais une bonne petite série B qui fait du bien par où elle passe. Comme quoi, après The Pool, les crocodiles semblent bien inspirer le cinéma asiatique.
Critique originale avec images et anecdotes : DarkSideReviews.com
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Créée
le 14 sept. 2021
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