En 1991, suite à la chute du mur de Berlin et à la mort de Ceaucescu, l'Est de L'Europe s'ouvre enfin aux Occidentaux. C'est ainsi que Subspecies devient le premier film américain tourné en Roumanie, la production étant attirée par la main-d'oeuvre locale particulièrement bon marché et la beauté de sites naturels à découvrir cinématographiquement.
La beauté gothique de ces paysages, des décors naturels est d'ailleurs le principal atout de ce film qui est sorti à une époque pauvre en matière de cinéma fantastique, ce qui explique peut-être le succès public du film à l'époque. Mais le métrage présente d'autres atouts intéressants dont l'originalité d'un scénario qui se veut malgré tout respectueux des mythes de base.
Bien des années avant Buffy et Twilight, l'histoire évoque une histoire d'amour romantique entre une créature de la nuit et une mortelle. L'originalité réside également dans les rapports entre les vampires, bons ou mauvais, à l'instar des humains.
La musique, quoique quelque peu invasive, réussit pourtant à instaurer le malaise lors de quelques scènes qui plairont encore à l'amateur de gothique vintage.
Le gros point faible du film, selon moi, c'est le choix inutile d'insertion d'effets de stop-motion pour l'animation de petits diablotins (les Subspecies du titre). Ces effets ont particulièrement mal vieillis et ces créatures prêtent plus au sourire (voire au fou rire) qu'à l'angoisse.
Le Subspecies du titre (sous-espèce) peut également faire référence au vampire maléfique Radu qui est le croisement d'un vampire et d'une sorcière, ce qui justifie son aspect effrayant et sordide, quoique qu'un peu trop grandguignolesque.
Les références aux mythes fondateurs sont évoquées (besoin de sang, créatures nocturnes) avec l'ajout de quelques superstitions locales bienvenues.
On décèle aussi par-ci par-là quelques hommages aux classiques, principalement à Nosferatu par l'aspect du vampire et surtout pour le jeu sur les ombres, bien réussi.
On ne peut que déplorer le manque de moyens d'un tel film, ainsi que quelques maladresses qui le condamnent à un semi-oubli dont ne peuvent le sortir que quelques nostalgiques qui n'ont pas peur de consacrer une heure trente de leur vie de mortel. Ils puiseront leur plaisir au cours de quelques scènes réussies.