Considéré comme gore à l'époque de sa sortie du fait des maquillages bien sanglants de Tom Savini, le film de George A. Romero apparait aujourd'hui assez inoffensif question horreur. Et apparait davantage grand-guignol, ou film pour Halloween.
Creepshow n'est pas encore trop marqué par le mauvais goût 80's, car arrivé tôt dans la décennie, et a davantage une ambiance seventies. Il évoque d'ailleurs par moment l'antique série Night gallery pour son côté macabre revendiqué, et son intrigue à sketchs. On retrouve même un peu l'esprit de Rod Serling dans le segment They're creeping up on you, qui fait un parallèle entre le comportement de son détestable personnage et les cafards qui l'envahissent. Mais si ce segment est particulièrement réussi, les autres moins aboutis oscillent entre le sympathique et le décevant.
Certaines idées sont très bonnes néanmoins, à commencer par le fil conducteur qui relie chaque partie, l'intervention des strips de BD plutôt bienvenue, une séquence pré-générique et une conclusion plutôt bien trouvées, une BO marquante, et un générique en animation très sympa. Mais Creepshow ne convainc qu'à moitié vu le déséquilibre entre ses parties. Ceci dit, en dépit de ses disparités, le film a une cohérence de ton à la fois naïf et horrifique, et un casting foutraque qui convoque pas mal de monde de Stephen King à Leslie Nielsen en passant par Ed Harris. Et tout ça le rend encore largement regardable aujourd'hui.