George A. Romero and Stephen King's baby.
Un enfant a le droit à une grosse remontrance de la part de son père, qui ne peut pas supporter qu'il perde son temps à lire des comics parlant d'histoires idiotes. Ceux-ci sont les Creepshow, et cinq des comics de cet enfant vous seront présentés.
La première histoire se passe à la fête des pères. Ce fût il y a 7 ans jour pour jour que la fille d'un père despotique le tua, exaspérée par son comportement. Toute la famille étant réunie, le père reviendra d'outre-tombe pour réclamer son gâteau de fête des pères.
La seconde nous emmène dans une campagne profonde où lors d'une nuit un fermier sera surpris par une étrange météorite tombée dans son jardin. Voulant l'examiner, il la brisera. S'en sortira une matière, qui se répandant sous forme d'herbe, finira par ensevelir tous les alentours, notre héros y compris.
La troisième nous parle d'une histoire de vengeance, durant laquelle un mari trompé par sa femme décidera de faire subir à elle et son amant une torture des plus machiavéliques.
La quatrième nous présentera un homme brimé par sa femme, vulgaire et acariâtre. Son meilleur ami, un professeur d'université, ayant découvert une caisse contenant une créature dévorant toutes les personnes s'en approchant, ira lui demander de l'aide. Celui-ci y verra un bon moyen détourné de faire disparaître sa femme.
La dernière prend place dans un building, où un vieil homme riche, obsédé par l'hygiène et considérant tous ses congénères comme des cafards, verra peu à peu de vrais cafards envahir son appartement.
Nul doute que Creepshow est l'incarnation même du parfait film à sketches. Tout y est, le montage façon BD, utilisant des transitions sous forme de vignettes, ainsi que des effets gores, des créatures cauchemardesques et bien-évidemment une bonne dose d'humour noir et d'ironie. Appuyé par un éclairage rappelant les comics Creepshow, tous les sentiments seront interprétés par des jeux de lumières toujours bien trouvés. Mélanges de bleu et de rouge lors des scènes d'épouvante, rouge lors de l'horreur, ou encore vert pour la stupéfaction ou le lugubre.
Les acteurs sont pour la plupart bien choisis, et on ne pourra oublier la présence de Ed Harris (sa danse idiote sur du disco est cultissime), ainsi que celle de Stephen King (tenant ici un de ses plus grands rôles, puisqu'il est le seul personnage de la seconde histoire, et surtout hilarant en paysan débile), de même que celle de feu Leslie Nielsen jouant pour une fois un méchant, et sans oublier Tom Savini, maître des effets-spéciaux (dont ceux de ce film), et profitant du métrage pour faire un caméo dans un rôle d'éboueur.
Bref, Creepshow est un must du genre, et ce serait un crime de ne pas le voir au moins une fois dans sa vie. Certes les effets-spéciaux datent, mais au lieu de virer au ridicule ils ont pris un cachet unique. Qui plus est le coeur du film ne réside pas que dans les effets-spéciaux, mais dans l'intérêt des histoires elles-mêmes. La dernière est quelque peu décevante par rapport aux précédentes, mais l'on ne pourra d'ailleurs pas oublier celle avec Leslie Nielsen, nous donnant à penser où le créateur de la saga Saw a puisé son inspiration. Une torture avec des caméras interposées, mais sans aucune effusion de sang, ce qui a évidemment été oublié dans Saw.
Humour, épouvante, fantastique, horreur, thriller, Creeshow est un véritable coffre à jouets, ayant encore plus d'impact lorsque l'on ne l'a pas vu depuis des années, flirtant justement avec la nostalgie que l'on peut éprouver en fouillant dans ses vieux cartons de collégien.
Pour conclure, que vous soyez enfant, ado ou adulte, il vous sera fortement conseillé de jeter un oeil à la pellicule, qui deviendra sans nul doute un de vos classiques d'halloween. Ouvert à une large audience, il sera savoureux lors des réunions familiales devant la télé.
Mention spéciale pour Stephen King, qui n'hésite pas à jouer la carte de la dérision dans ce rôle de paysan simplet, et réussissant à le rendre encore plus drôle.