Creepshow III
3.7
Creepshow III

Film DTV (direct-to-video) de Ana Clavell et James Glenn Dudelson (2006)

Une perte sèche de temps et un affront aux amoureux de comics horrifiques

Amateur de films à sketches ou nostalgiques du film original, fuyez.


Sorti en 1982, « Creepshow », écrit par stephen King et réalisé par George A. Romero faisait référence aux EC Comics, comics horrifiques datant des années 50 contenant souvent de l'humour noir et des morales. « Creepshow 2 » sorti cinq ans plus tard , suivait son aîné, un peu plus faible certes , sans être mauvais malgré de nombreuses critiques négatives, mais on y retrouvait au moins l'esprit des EC comics.


Parce qu'ici, on se demande vers quel terrain le film nous emmène. « Creepshow III » ne reflète aucunement l'ambiance des EC comics. Mais alors, si le film ne respecte déjà pas le matériau de base, ou, du moins est passé totalement à côté de son objectif, que reste-il vraiment du film ?


Non, « Creepshow 3 » semble être né de mauvaises intentions et pour de mauvaises raisons.


Au commandes de ce film, on ne retrouve que de parfaits inconnus. Adieu King, Romero et Savini ! Le film aurait bien pu se titre autrement , il ne fait que profiter d'une licence. Enfin, « profiter »...Souiller semble être plus juste.


Le film débute sur une introduction façon BD très laide, et ne rendant pas du tout honneur au comics original. Le film contient cinq histoires, ordinaires. On en regarde une, deux, trois...et là, on cerne le gros problème du métrage. Ou plutôt les multiples problèmes. Dans l'écriture, dans le jeu d'acteurs, la bande-son (aucune, mis à part une musique de camionnette de glaces) La problématique d'un film à sketches c'est qu'il y a de fortes chances qu'il soit inégal. Il y aura toujours un « sketch » qui va sortir du lot et un autre plus faible. Mais quand ils sont tous du même niveau, dans ce cas-ci extrêmement faiblards, ça pose forcément problème. « Creepshow III » ressemble plus à un brouillon qu'à un film.


Survolons rapidement « Creepshow 3 ». Intéressons-nous donc aux cinq sketchs qui composent le métrage.
Dans le premier, une adolescente se dégotte une télécommande qui fera changer d'apparence sa famille et impactera son évolution. Un film débute rarement aussi mal. Le segment est d'un banal sans nom, le surjeu des personnages est épouvantable, et au final...On se rend compte qu'il n'y a rien de réellement intéressant qui nous est raconté et à ce moment-là, on se demande quand le film va démarrer. Allez, il reste quatre segments.


Le second sketch est le plus réussi. Tout juste moyen, il raconte l'histoire d'un homme dont sa radio a pris le pouvoir sur lui en le persuadant de commettre des crimes. On y exploite un ghetto, des prostituées, mais de là à en voir une critique de l'Amérique et de certains tréfonds, n’exagérons pas.


Le troisième sketch n'a lui non plus rien de bien original. Un retournement de situation et voilà, c'est déjà fini.


Le quatrième tente de nous décrocher un sourire mais il est plus ridicule que drôle.


Et le cinquième et dernier exploite enfin un potentiel script d'ec comics. Une formule de vengeance inchangée depuis les comics des années 50 avec un fantôme sdf aux incrustations pathétiques.


« Creepshow III » c'est le degré zéro de la mise en scène, de la recherche du renouveau. C'est un film très fainéant, alors qu'au niveau du scénario, il y avait tant de possibilités. Mais alors, dans cet amas de négatif, qu'en est-il du positif ? Rien. Rien du tout. La seule bonne idée c'est cette tentative de narration à la « Pulp Fiction » car contrairement aux deux précédents films, il n'y a pas vraiment de transition entre les histoires, on passe vite du coq à l'âne et les personnages reviennent souvent dans une histoire postérieure. Le seul film d'horreur réussi à ce stade est « Trick 'r' treat » (2007) de Michael Dougherty. (Ou « Amusement » mais c'est à revoir, pour éviter de dire des bêtises). Et le traitement de la chose est totalement raté parce que le tout est lourd, les clins d’œils au film même et aux passages ultérieurs sont une belle connerie et il est pénible de revoir ces acteurs aux surjeux constants.


L'humour noir, caractéristique de ces comics, passe ici à côté de la plaque. C'est ridicule et gênant. Mais au moins, ce côté second degré est assumé, c'est déjà ça. Heureusement que le film ne se prend pas au sérieux. Il est assez aberrant comme ça.


Le métrage ne vaut donc absolument pas le coup. Ce n'est même pas un nanar. Le mot juste pour le décrire est : navet. L'esprit des deux premiers films est perdu, l’esthétique est dégueulasse, la bande-son absente, les acteurs sont en roue libre, c'est bancal, honteux, malhonnête, brouillon et terriblement fade. Et Bon dieu, que c'est ennuyeux ! Le film dure 2h et n'est jamais divertissant. Il n'y a rien de bon, tout est à jeter !


Dommage, il n'y a pas moyen de mettre une note inférieure à 1...


Petite information: Il n'existe aucun doublage français, le sous-titrage est amateur et le DVD introuvable en commerce Européen. Peut-être pas une mauvaise chose dans le fond. D'ailleurs, la plupart ignorent l'existence même du ledit film!

QuentinDubois
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le 10 avr. 2016

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Quentin Dubois

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