Proverbe en italien : " Chi prometta in fretta, suole pentirsi adagio. "
Traduction française : " Qui promet à la hâte, a coutume de s'en repentir. "
" Creuse ta fosse, j'aurai ta peau " également titré " Le Pistolero de Tombstone ", est un long-métrage italien sorti en 1971 réalisé par Edoardo Mulargia. Tout d'abord je pense qu'il y a méprise sur le titre français du film. J'ai visionné ce western sur Canal à la demande, celui-ci propose le titre " Creuse ta fosse, j'aurai ta peau "(sachant que ce titre existe déjà pour un autre western sorti en 1965 avec Anthony Steffen). Le résumé proposé sur Canal à la demande, mais aussi sur Google n'est pas celui de la version de 1971, mais de 1965. J'ai vérifié un peu partout, et le mélange est constamment fait, si bien que je pense que le véritable titre français du film n'est autre que " Le Pistolero de Tombstone ". Le mieux serait de le prononcer par son titre original pour ne pas se tromper, seulement c'est compliqué : " Rimase uno solo e fu la morte per tutti! ". À la limite il reste le choix de " Brother Outlaw ", pour ma part se sera " Le Pistolero de Tombstone ".
Le Pistolero de Tombstone est un western classique et instable proposant un scénario simple, mais terriblement bordélique dans sa construction, rappelant un pot-pourri de restes d'autres scripts du genre. Une histoire laborieusement mise en scène, dont il semble souvent manquer des parties entières, où a contrario des scènes qui s'étendent indéfiniment sans aucune nécessité, comme avec la scène d'ouverture avec la poursuite qui dure approximativement dix longues minutes, où les bandits et les shérifs tirent comme des manches. Clairement le montage est catastrophique, amenant un manque de cohésion dans le récit, dans lequel le héros se retrouve d'un coup téléporté d'un endroit à un autre face à des ennemis et sans la moindre continuité. Omission dans une suite logique plutôt désagréable, favorisant le décrochage de l'histoire, et pour un film d'une durée de seulement 1h19, ça craint. Oubliez la Vf, à regarder obligatoirement en version originale.
La séquence du procès m'a amusé, un homme se fait abattre dans la ville juste devant le saloon où se tient le jugement du shérif, et personne ne le remarque, personne n'entend le coup de feu.
Bill Dakota Thomspon, le shérif de Tombstone est interprété par Tony Kendall. Bien que je le trouve classe avec une bonne gueule cassée, son incarnation, ou du moins l'écriture de son personnage est médiocre. Il aligne à peine trois phrases dans le film, avec une expression de visage constamment impassible. Lors de son jugement, où on l'accuse d'un crime qu'il n'a pas commis, il reste muet; même à la mort de son demi-frère il reste figé. Un personnage qui visuellement a de l'allure, mais manque clairement d'intérêt. James Rogers incarne Slim Thompson le frère de Dakota, personnage sympathique étant le seul à amener un peu de nuance. Sophia Kammara dans le rôle de Jane est invisible, Omero Gargano en Donovan l'homme d'affaires véreux et cerveau du crime est caricatural, et enfin Dino Strano en Alvarez le cruel chef de gang aux choix idiot, représentant la menace physique de Dakota. Tout comme le héros, il possède une bonne tronche de sale gueule marquante. De plus, le travail autour de ce personnage est intéressant, possédant une empreinte personnelle avec son roulement d'éperons à roulette lorsqu'il tend sa jambe pour la reposer.
Je terminerais par les points positifs (oui il y en a heureusement), comme avec la partition musicale du compositeur Felice Di Stefano qui est vraiment très bon. Le compositeur présente un thème musical marquant avec un chant lyrique accrocheur. Sur le moment j'ai presque cru que c'était du Ennio Morricone. L'action est généreuse et de qualité avec de nombreuses scènes de fusillades réussies, des duels inventifs, des séquences d'infiltrations ne manquant pas de panache. Enfin une superbe photographie, avec une présentation de paysages italiens magnifiques qui contraste efficacement avec le Far West traditionnel. Des qualités évidentes qui malheureusement ne suffisent pas à gommer les nombreuses erreurs du film. La séquence la plus saisissante étant finalement l'emprisonnement de Dakota avec les travaux forcés qui ne dure pas longtemps.
CONCLUSION :
Le Pistolero de Tombstone est un petit western italien classique dans sa forme, médiocre dans son ensemble, heureusement porteur de quelques points grandement réussis. Après avoir longuement hésité entre un 4 ou un 5, je décide de lui accorder la moyenne pour la composition de Felice Di Stefano qui ne mérite pas de sombrer dans l'oubli, et pour les actions qui sont appréciables. Un spaghetti à petit budget avec beaucoup de tirs mais très peu d'intrigue.
Un western pas très mémorable à voir tout de même pour les amateurs du genre, même si le film reste assez banal.