Parfois les pioches ne sont bonnes qu'à servir des coups rabattus sur les crânes de réalisateurs obtus et inconscients. Inconscients de leurs forfaits, du mal qu'ils font à tout un septième Art rompu à l'exercice du dépotoir. Tri sélectif incarné, ce film est une déchetterie à lui seul : des ordures parsèment tout un scénario aux abonnés absents qui ne repose sur rien d'autre que de l'insoluble duperie. Parce qu'on y place des répliques foutrement déplacées plutôt que de l'humour, parce qu'on y expose des costumes d'histrions plutôt que du rire, parce qu'on en oublie que le premier objet de la comédie est de susciter l'éclat. Mais rien ne brille dans cette noirceur de beauferie où s'engouffrent des personnages sans fond. Aucune présence, malgré un casting qui pouvait susciter l'intérêt. Un Edward Northon, un Robbin Williams, quelques têtes connues à ajouter au menu, et on aurait pu se bâfrer d'un sandwich très peu équilibré mais bigrement bon. Mais rien, il n'en est rien. Tout est épais sans contenter l'appétit, tout échappe au goût dès que les papilles posent leurs repères sur ces sourires qui n'excitent que la gêne du spectateur. Parce qu'il ne suffit pas qu'on nous glisse quelques mots qui frôlent la transgression et qui sont employés dans les cours de récré pour qu'on s'esclaffe à tout rompre.
Notre rire ne peut être que sous-rire, et convenance compatissante face aux minutes que l'on consacre à un navet nanardisant que l'on essaie un tant soit peu, avec beaucoup de difficulté et de patience, de considérer avec respect. Mais on tire rapidement notre révérence, sans adresser nos respects, quand le comique n'agit plus de par le film mais à son encontre. Soit, il se ridiculise, le bougre, s'enfonce jusqu'au cou mais continue de s'agiter dans ce marécage de néant humoristique absolu. A l'image de cet Edward Norton fantasque et formaté pour la fuite des cerveaux abonnée à la tranche dominicale 12-25 ans. Aux abonnés absents répondent des drôleries de cabinets, desquels on n'a pas tiré la chasse d'eau depuis des lustres. Malpropres, les rôles sont inappropriés et ne reflètent que la nullité imaginative de scénaristes dont l'esprit devait être tout occupé à envisager de quoi sera faite la dépense de leurs moelleux billets verts. Dommage pour cette fois-ci, les joueurs ont déclaré forfait devant une équipe adverse léthargique et tricheuse, mais la partie n'est que remise !