Une enquête d'enculé

J'adore l'angle utilisé pour raconter cette enquête.
Nous ne sommes pas aux côtés de la police, ni d'un justicier en quête de vérité. Nous sommes placés du côté des enculés, sciemment.

Qui sont ces enculés ?

L'enquêteur n'est autre qu'un assureur dont le rôle est de tout faire et de tout trouver pour ne pas verser l'assurance vie de la victime à la famille.

Je suis désolé pour tous les assureurs qui passent leur morne vie sur SC pour trouver un peu de bonheur et de soleil. Désolé !

Il y a des métiers qui ne sont pas facile et il y a des métiers d'enculés comme banquiers, huissiers et assureurs, donc.
Ces gens qui vivent sur le dos de l'argent des autres et dont la morale est écrite en aussi petits caractères que les clauses restrictives de leurs contrats.

Rarement, les assureurs sont à l'honneur au cinéma.

Voilà chose faite et bien faîte.

D'abord parce que le film est très bon et les acteurs sont excellent. Peter Coyote joue le rôle du chef des enculés et Forest Whitaker est l'enculé en chef. Excellent Forest Whitaker qui, comme souvent, ne paie pas de mine, mais son jeu tout en finesse fait qu'on finit par le plaindre et être de son côté.
Même Jeremy Renner n'est pas mauvais, lui que j'ai tendance à souvent trouver transparent.
Un film dont le postulat de départ semble banal mais dont le point de vue est unique au cinéma.

Ceci, plus la juste description d'une Amérique profonde, font de ce film un excellent polar à ne pas louper si vous avez l'occasion de le croiser.

Petit précision en guise de post-scriptum : Ici, le vocable enculé ne désigne pas une attitude sexuelle pour laquelle j'ai le plus grand respect, mais bien des sales types.