Deux raisons me donnaient envie de voir ce film : c'est le dernier Corneau, cinéaste estimable mais si ça fait longtemps que... bon... et De Palma l'a remaké en Passion, sans doute l'un des plus mauvais films de l'auteur, mais j'étais intéressé de voir ce qui avait pu l'intéresser lui, justement, dans ce thriller français d’apparence pépère. Le Corneau commence de manière catastrophique. Des gens dans des bureaux jouent mal et essayent de parler de finance internationale, et il est évident qu'ils n'y comprennent rien. Mais il y a pire : le scénario, et ses dialogues, qui n'ont rien compris non plus à la haute finance et qui ne se sont même pas donné la peine de faire semblant. Du coup les scènes commencent juste avant que les réunions se terminent, et on entend un truc du genre : "Appelez-moi Wall Street". "Washington doit être tenu au courant". ça fait pitié, tant cette pauvreté se voit. Et de s'interroger d'avantage sur ce qui a pu séduire De Palma. Mais le film change de cap après le meurtre, et vire au vrai thriller, laissant un temps la pseudo finance de côté, et il faut bien dire que cela s'arrange. Corneau soigne sa mise en scène, ça devient tendu, nerveux, presque silencieux, et ça rend le film correct. En tout cas plus que le remake raté qui lui, et ça me fait mal de l'écrire, ne captive pas un seul instant.