Exercice de style vaguement hitchcockien, qui se laisse suivre d'un œil amusé mais auquel on ne croit pas une seule seconde : d'abord parce que Ludivine Sagnier en vice-présidente d'un groupe financier, ça ne marche pas ; ensuite en raison des réactions peu crédibles de cette héroïne pas très attachante ; enfin car les invraisemblances de l'enquête de police finissent par être risibles.
On se console (un peu) avec la prestation impeccable de Kristin Scott Thomas (dans un rôle sur mesure de grande bourgeoise sans scrupules), et avec la présence de quelques seconds rôles plutôt rares sur les écrans (Gérald Laroche, Olivier Rabourdin, Patrick Mille, Marie Guillard), mais on observe tout ce petit monde s'agiter avec un intérêt déclinant, cédant peu à peu la place à un ennui poli.
Pour ce qui restera son ultime long-métrage, c'est un cinéma d'un autre temps que nous propose ici Alain Corneau, lui qui fut capable de nous offrir d'excellents films à une époque ("Le choix des armes", "Série noire"...).
D'ailleurs le remake mis en scène par Brian de Palma trois ans plus tard (intitulé "Passion", et qui pourtant ne vole pas très haut non plus) se révélera un poil meilleur que ce "Crime d'amour".