C'est le genre de film qui me file un méchant coup de vieux : c'est bruyant, bavard, ça se veut drôle et décalé mais perso ça m'a laissé complètement froid, tant les personnages apparaissent désincarnés et les enjeux stériles. Je dois être définitivement trop vieux pour ces conneries.
C'est sûr que la VF n'a pas arrangé les choses, mais allez trouver une VO à 22H30 dans un multiplexe de province. Ces personnages de tueurs déjantés aux looks improbables et aux conversations absconses, je n'y ai pas cru une seule seconde : dès lors, comment s'impliquer un minimum émotionnellement dans cette histoire absurde et inconsistante, aux innombrables ramifications toujours plus invraisemblables?
J'ai eu le même ressenti (vide, ennui, désarroi...) devant certains titres d'Edgar Wright ("Baby Driver" notamment), réalisateur adulé par les jeunes générations. A mon époque, le roi de la coolitude branchée se nommait Guy Ritchie, autre référence évidente à l'origine de "Bullet Train", au même titre que Tarantino période "Kill Bill".
Après, je peux tout à fait entendre que "Bullet Train" n'est pas le pire specimen dans son genre : la comédie d'action décérébrée. Ainsi, la décontraction vaguement dépressive de Brad Pitt donne parfois le sourire, et on pourra trouver le supporting cast réjouissant, tandis que certaines péripéties font leur petit effet, et que David Leitch démontre quelques qualités en matière de mise en scène.
Mais à titre personnel, je me suis surtout ennuyé devant ce "spectacle" vain et artificiellement cool ; en particulier au-delà de la première demi-heure, une fois acquise la vacuité du projet. Autant dire que les 2 longues heures m'ont parfois semblé interminables... (avec un format plus adapté d'1H30, le ressenti aurait forcément été moins négatif)
Et mine de rien, c'est déjà le troisième ou quatrième navet que je m'envoie par la faute de cet été caniculaire : le réflexe de se réfugier dans une salle de ciné au-delà de 32 degrés ressemble de moins en moins à une bonne idée...