Belle adaptation du roman de Dostoïevski, malgré quelques longueurs: Pierre Chenal, par sa mise en scène intelligente et des décors sombres et miséreux à souhait rend l'atmosphère oppressante et malsaine.
Avec un certain recul, ce qui m'avait déplu dans le jeu très théâtral et complétement halluciné de Pierre Blanchar en Raskolnikov, me semble très cohérent aujourd'hui, car cela laisse une empreinte indélébile dans la mémoire et participe à l'objectif de Chenal: ressentir le sentiment d'angoisse mortifère et d'oppression coupable du personnage.
Harry Baur, magistral, qui compose Porphyre, est plus en retrait à l'image (personnage finalement secondaire bien qu'important) et plus sobre dans son jeu que Pierre Blanchar.
La direction d'acteur joue donc avec ce puissant contraste entre les deux, pour nous donner volontairement un sentiment de malaise. Là est l'intelligence de Pierre Chenal.
L'affrontement entre Blanchar et Baur est forcément puissant, surtout lors des scènes d'interrogatoire au commissariat.
Madeleine Ozeray apporte de la beauté et de la douceur à ce film noir et puissant.
Un bon film français des années 30.