Stella
J'aime beaucoup Preminger, du moins le peu de films de sa filmographie que j'ai pu voir m'a suffi à apprécier ce réalisateur, j'espérais donc un bon polar. Malédizione ! La mise en scène est...
Par
le 1 févr. 2015
7 j'aime
6
Après le mythique Laura, Preminger retrouve Dana Andrews, son acteur fétiche, dans le rôle peu avantageux d’un baratineur capable des combines les moins glorieuses pour se sortir de la mouise endémique dans laquelle il végète depuis toujours. S’il respecte tous les codes formels du film noir, à commencer par de nombreuses scènes nocturnes magnifiquement photographiées par Joseph La Shelle et des personnages emblématique du genre (le loser minable, la noiraude aguicheuse, la blonde naïve, l’ex-flic brutal) Preminger, avec son scénariste Harry Kleiner, détourne subtilement une intrigue que l’on aurait pu croire totalement balisée, celle d'un aigrefin à la petite semaine victime d’une séductrice forcément fatale qui l’entraîne avec elle dans une chute tout aussi annoncée. Mais c’est tout le contraire que raconte le film en déplaçant le centre de gravité de l’intrigue vers le second personnage féminin apparemment banal qui passe du statut de victime naïve à celui de «révélatrice» capable de changer le cours des choses. Fallen Angel devient ainsi l’histoire d’une prise de conscience, d’une renaissance, celle d’un homme qui découvre brusquement l’étroitesse et la médiocrité de son existence grâce à une femme qui croit au pouvoir inconditionnel de l’amour, malgré le fait qu’elle ait été trompée de sinistre façon. Ainsi «l’ange déchu» qui donne son titre anglais au film n’est pas comme on pouvait le penser la séductrice subtilement incarnée par Linda Darnell, mais bien Stanton auquel Dana Andrews prête admirablement ses traits un peu mous et son regard perdu, qui retrouve sa dignité grâce à une femme qu’il avait commencer par mépriser. De ce point de vue, le titre français est particulièrement stupide, puisqu’il annonce un "crime passionnel" qui ne survient qu’au milieu du film et que le scénario ne laisse pas présager jusque-là. A la fois classique et atypique, l’un des plus beaux films noirs des années 40.
Créée
le 7 sept. 2020
Critique lue 214 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Crime passionnel
J'aime beaucoup Preminger, du moins le peu de films de sa filmographie que j'ai pu voir m'a suffi à apprécier ce réalisateur, j'espérais donc un bon polar. Malédizione ! La mise en scène est...
Par
le 1 févr. 2015
7 j'aime
6
Il s'agit d'un film noir. Il y a bien un crime mais on ne le voit pas. Il y a une enquête policière mais on ne la suit pas. Il y a peu d'action dans ce film. Il s'agit plutôt de la description de...
Par
le 2 mars 2014
4 j'aime
Otto Preminger fait partie de la vague de cinéastes européens arrivés à Hollywood pour fuir le nazisme. Passionné et exigeant, il enchaîne les films de studio avec un talent certain. En 1944, il...
Par
le 19 juin 2014
3 j'aime
Du même critique
L’idée était bonne de faire un film sur le destin très romanesque d’Artemisia Gentileschi, l’une des premières femmes peintres dont l’œuvre rencontra un grand succès à son époque puis traversa ...
Par
le 10 sept. 2020
6 j'aime
A mi-chemin entre Rocco et ses frères pour la tragédie et La classe ouvrière va au paradis pour la satire, ce film tout en finesse figure parmi les plus belles réussites de Luigi Comencini qui prouve...
Par
le 28 août 2020
5 j'aime
Radiologue à Calanda, une petite ville de la province espagnole de Teruel, Julian n’a guère de contact social en dehors de son assistante Ana, une infirmière taciturne et timorée, à laquelle il...
Par
le 2 août 2021
4 j'aime
1