Martin (Elijah Wood) est un étudiant américain qui vient à Oxford pour faire sa thèse. Son objectif, c'est que le professeur Seldom, un célèbre mathématicien, soit son directeur de thèse. Pari difficile à tenir, tant le scientifique est une sorte de misanthrope à l'ego surdimensionné, tellement convaincu de sa supériorité intellectuelle qu'il ne veut pas se rabaisser à côtoyer des étudiants, fussent-ils brillants.
Mais voilà, la logeuse de Martin est assassinée, et Seldom a été averti de ce crime par un mot qui lui était destiné. Le professeur et l'étudiant se lancent sur la piste d'un criminel en série utilisant des énigmes mathématiques pour prévenir les autorités.
Cet aspect "énigme scientifique" est, de très loin, ce qu'il y a de plus réussi dans le film. j'ai toujours aimé les personnages à l'étonnante supériorité intellectuelle qui se lancent des défis sous forme d'énigmes. Et il est évident pour moi que c'est cet aspect qui m'a le plus passionné.
Paradoxalement, les dialogues mathématiques m'ont même plus intéressé que l'enquête elle-même. D'ailleurs, pour être franc, connaître l'identité du criminel, tout le monde s'en fout, à commencer par le cinéaste. Les scènes consacrées à l'enquête s'espacent de loin en loin, entrecoupées par les discussions de Martin avec Seldom ou avec sa chérie, l'infirmière Lorna (enfin, ils font un petit peu plus que discuter, et c'est très bien, parce que Lorna est interprétée par Leonor Watling, la sublime actrice espagnole qui était dans le coma dans Parle avec elle, d'Almodovar).
Le film souffre d'un problème majeur : il est trop long. Vingt minutes, voire une demi-heure de moins, et ça aurait été idéal. On se perd dans des dialogues qui n'ont pas toujours un intérêt majeur, et la réalisation est un peu plate. L'interprétation est plutôt réussie (il y a Dominique Pinon, et c'est toujours un plaisir de le retrouver). L'ensemble est un divertissement agréable. Mais ça aurait pu être vraiment très bon.