Premier film de la journée, et dernier consacré au cycle Zoom sur Jess Franco, Crimes dans l’Extase, est particulièrement réussi. Il souffre d’une fin un peu bancale et abrupte, pas tant au niveau des cascades, mais des dialogues et du montage digne des plus grands films d’Ed Wood. Dans ce film meurtrier, une magnifique veuve rendue folle de vengeance à cause du suicide de son mari, médecin aux recherches peu orthodoxes, se promet de tuer tous les gens impliqués dans la descente aux enfers de son homme. Comme on est dans un film de Jess Franco, la magnifique protagoniste, interprétée magistralement par celle qui disparue trop tôt, Soledad Miranda, est quasiment nue dans chacun des plans dans lesquels elle apparaît. Cependant, une certaine pudeur anime le film, balançant ainsi avec la violence des actes commis par la tueuse. Moins impressionnant que Les Inassouvies au niveau de la photographie, Crimes dans l’extase se rattrape sur une mise en scène étonnante, n’hésitant pas, toujours en gardant la patte de Jess Franco dans l’accumulation de zooms, à expérimenter, et obstruer certains cadrages qui ont ainsi l’air de compositions plastique. La musique, rock prog à la limite du disco, et le travail du son contiennent quelques moments d’anthologies, surtout dans les mises à morts qui parsèment le film. Ce que j’aime particulièrement dans ce long-métrage, c’est cette tueuse qui est une véritable boogey-man dont on ne peut jamais échapper, trouvant toujours le moyen de devancer leurs victimes qui essayent pourtant de s’échapper en courant, donnant ainsi au film une sorte de respiration fantastique et mystérieuse. La protagoniste apparaît alors dans toute son ambiguïté meurtrière, femme qui ne vit plus dans la même réalité que les autres, lui permettant ainsi de se déplacer comme bon lui semble dans l’espace-temps cinématographique.
Tiré du journal du festival des Hallucinations Collectives 2016 : lire l'article entier sur mon site...