Woody aime ce qu'il aime

Premier film des années 80 que je vois du réalisateur, on ressent le changement de ton. Plus léger, mais bizarrement plus réaliste que "Meurtres mystérieux à Manhattan" ou "Match Point"). J'ai eu l'impression de voir une caricature d'un Woody Allen, tant ses thématiques comme l'amour de New York ou sa vision des femmes sont exploités. On ressent qu'il a du mal à se renouveler, ce qu'il réussira bien mieux à faire dans la décennie suivante. Je ne suis pas un grand fan des histoires parallèles, cela me donne un goût d'inachevés, heureusement que les deux scénarios, sont captivants, chacun dans son style. J'aime l'idée que le personnage qui relie la double intrigue soit le rabbin, comme si la religion était l'union de hommes, c'est exploité avec beaucoup de finesse. Mais ce qui tient surtout le spectateur en haleine, c'est cet excellent sens du dialogue, qui soutient le rythme et qui fait oublier beaucoup de faiblesses, le meilleur film du cinéaste que j'ai vu sur ce point.
Et c'est cet intérêt pour les personnages et leur sort, du au travail narratif sur leurs relations qui rend le dernier acte si jouissif, en particulier la scène de fin.

Donc, un film avec de gros défauts, de grosses qualités, le tout qui s'équilibre pour un visionnage agréable.