A strange man defecated on my sister
Sorti en 1990, ce film s'intéresse de près à l'infidélité, et à travers deux histoires qui se déroulent en parallèle, il nous présente deux visions diamétralement opposées de la liaison extraconjugale. La première intrigue met en scène Martin Landau (La Mort aux Trousses, Mission Impossible), et elle traite des conséquences d'un adultère sur la vie d'un notable au-dessus de tout soupçon. Judah Rosenthal est en apparence un ophtalmologue à la vie bien rangée, mais depuis deux ans, il vit une passion amoureuse avec une hôtesse de l'air qui a tout sacrifié pour lui. Lassée de vivre dans la clandestinité, cette dernière devient de plus en plus hystérique et menace de tout révéler à sa femme. Pour sauver son mariage, Judah envisagera alors le pire, mais il sera tiraillé intérieurement par des notions morales héritées de son enfance... Après des débuts prometteurs, cette trame finit malheureusement par tourner en rond, et toute la partie consacrée à la religion est même plutôt casse-pieds.
L'intrigue avec Woody Allen est beaucoup plus réussie, et elle s'intéresse avec légèreté et tendresse aux amours naissantes d'un homme marié qui n'a pas touché sa femme "depuis l'anniversaire d'Adolf Hitler". Clifford est un éternel enfant qui se moque de l'argent et ne vit que pour sa passion du cinéma, et lorsqu'il rencontre Halley sur un plateau de tournage, il tombe sans le savoir sur son alter ego féminin. Comme à son habitude, le petit binoclard est cynique et moqueur en surface, mais au fin fond de lui-même, il croit à l'âme sœur et rêve tout simplement d'un mariage heureux.
Sans être un chef d'œuvre, ce long métrage vaut le coup pour deux scènes en particulier. Dans la première, Cliff apprend avec effroi des détails scabreux sur la vie intime de sa sœur. Sa réaction et la manière dont il relate les faits à sa femme sont à mourir de rire. Dans la seconde, il découvre avec une tristesse infinie que sa chance ne tournera jamais, et qu'il restera jusqu'à la fin de ses jours un loser vivant dans l'ombre de son abruti de beau-frère. Pauvre Woody.