Critters 2 par Wykydtron IV
Critters 1 finissait sur un plan qui invitait à une suite : dans un poulailler, des œufs de Krites s'étaient retrouvés mêlés à ceux des poules.
Deux ans plus tard, au lieu de simplement nous montrer l'éclosion, Critters 2 présente une idée assez originale pour continuer : c'est Pâques, et les œufs extra-terrestres sont mélangés avec ceux qu'on cache dans le jardin à l'intention des enfants.
Les chasseurs de prime du premier film sont obligés de retourner sur Terre. L'occasion d'avoir à nouveau un aperçu de l'espace, avec des effets spéciaux et des décors un peu plus élaborés, indiquant déjà que cette suite a plus de moyens.
On découvre que Charlie, un des héros de Critters 1, accompagne désormais les chasseurs de prime. L'un d'eux a gardé son visage humain, celui de Terrence Mann (dont la chanson composé pour le précédent film n'est pas reprise ici, malheureusement), tandis que l'autre chasseur est toujours indécis quant à l'apparence qu'il doit prendre.
Tant mieux, car les scénaristes ont eu l'idée brillante de le faire tomber sur un numéro de Playboy une fois sur Terre, donnant lieu à une scène de métamorphose hilarante.
Critters 2 est bien plus ouvertement comique, il y a de nombreux personnages gaguesques, les gros flingues extensibles des chasseurs de prime voient leur caractère phallique bien plus mis en avant, et on a droit à un peu de gore, mais du gore rigolo, tandis que le premier film n’osait pas trop tuer les êtres humains.
On voit bien plus les Krites, dont l’animation plus élaborée permet des plans plus longs sur eux. Et il y a enfin une utilisation imaginative de ces petites créatures, ce qui donne des scènes très drôles. Le fait que ces aliens saccagent différents lieux en ricanant, qu’ils se parlent entre eux, qu’ils sabotent les installations électriques, … tout cela les rapproche des Gremlins, mais ce n’est pas un mal, car ça apporte cette dose de fun qui manquait au premier Critters.
C’est drôle de voir comment ils se font exterminés, qu’ils soient explosés ou écrabouillés, mais aussi de les voir disposer d’une nouvelle caractéristique délirante : les Krites peuvent maintenant se rassembler pour former une boule géante qui ravage tout sur son passage.
La différence de ton entre Critters 1 et 2 est sûrement attribuable au changement de scénaristes, qui sont maintenant David Twohy (Le fugitif, Pitch black) et Mick Garris (La nuit déchirée, Psychose IV). Ils apportent également un léger approfondissement des personnages, notamment avec Charlie qui devient un héros, et l’impact que ça a sur Ug le chasseur de prime.
Garris se chargeant aussi de la réalisation, il apporte quelques bonnes idées de mise en scène : pour expliquer que l’œuf de Krite éclot à cause de la chaleur, et non sans raison, on nous montre un lapin en chocolat (enfin non, en caroube, comme on nous le précise) qui fond à côté de l’œuf.
Le film comporte malgré tout quelques détails idiots, quelques mangues de logique, malheureusement : quand deux ados se disputent dans un fast-food, au lieu de les séparer, les adultes autour se lèvent, comme s’ils étaient dans un saloon où deux hors-la-loi allaient se tirer dessus.
Plus tard, quand toute la ville décide d’attirer les Krites dans une usine pour les faire exploser, personne ne se soucie du propriétaire des lieux.
Et enfin, il y a un défaut que l’on trouve dans beaucoup de films : un des personnages regarde une photo de lui qui est en fait une image du premier film, provenant d’une scène où personne ne prenait de photo !
Critters 2 aurait pu être encore plus fun, on sent que des restrictions budgétaires persistent, sans quoi j'ai la sensation que les cinéastes se seraient encore plus lâchés sur les démonstrations de gore, mais le film est tout de même doté d’un fort capital sympathie, et est un de ces rares exemples où la suite est meilleure que l’original.
