Plus qu’une simple histoire d’amitié entre un jeune garçon et un chien-loup

Sorti le 16 Octobre 1991, Croc Blanc, film réalisé par Randal Kleiser, adapté librement du roman de Jack London en 1906 nous conte l’émouvante amitié entre un jeune chercheur d’or et un chien-loup. Etes-vous prêt à vivre une aventure aussi excitante qu’émerveillante ? Êtes-vous prêts à verser quelques larmes ? Retour sur un film qui marqua les années 90.


Nostalgie, quand tu nous tiens


Comment je pourrai oublier ce film à l’âge de seulement 6 ans ? Je l’aime profondément. Deuxième film vu au cinéma (le premier, c’était Chérie, j’ai rétréci les gosses), Croc Blanc m’avait marqué sur de nombreux points. D’abord, j’ai été dès les premières minutes prit d’affection pour le tout jeune, fragile et timide Ethan Hawke qui offrait une prestation aussi mémorable que celle du Cercle des poètes disparus. Ensuite, cette œuvre m’a impressionné lors de scènes assez difficile pour un enfant de moins de 10 ans. Je ne citerais que cette scène voyant notre héros Jack, prit dans les eaux glaciales d’un lac gelé après que la glace craqua sous ses pieds alors qu’il tentait de récupérer son sac. Puis j’ai surtout été attendri. Attendri par la bande originale omniprésente et d’une puissance émotionnelle rare, la beauté du visuel avec des paysages d’Alaska à couper le souffle, et SURTOUT, la relation attendrissante et brillamment développée entre Jack et Croc Blanc (ou Maitouk comme les Indiens l’appellent).


Je n’ai jamais lu l’œuvre de Jack London (moi il me faut des images sinon j’ai du mal à plonger dans un livre), je donne donc mon opinion en tant que spectateur. Si les fans du roman parviennent à se détacher du livre, cette adaptation filmique, elle est plutôt réussie. Cette version a beau s‘accorder beaucoup de liberté, elle n’en demeure pas moins mon film coup de cœur, mon film culte.


Un film qui traite de l’amitié entre un jeune homme et un chien-loup, on n’en trouve pas à tous les coins de rue. De plus, à cette époque, ce n’était pas encore la mode de faire d’un animal, le héros d’un film (on en mangera beaucoup un an plus tard avec Beethoven, L’incroyable voyage, Babe, Napoléon en Australie, etc.).


Avant Croc Blanc, on avait eu Les aventures de Chatran, film Japonais (je viens de l’apprendre) lui aussi culte, qui nous contait l’histoire d’un chaton perdu en pleine campagne après avoir joué à cache cache avec un carlin. Le film avait fait l’objet de controverse dès sa sortie (à l’époque, étant enfant, je n’en avais pas conscience) avec une histoire de maltraitance dont ont été victimes les animaux (d’après Wikipédia, le tiers des trente chatons utilisés pour le rôle de Chatran n’a pas survécu). Impensable, terrifiant (bon Cannibal Holocaust avait fait encore pire mais qu’importe, c’est très grave).


Partez pour une aventure spectaculaire en Alaska


Adulte, ce film m’émeut toujours autant. La nostalgie a beau jouer un rôle primordial sur mon objectivité, le fait d’avoir mon propre chien, d’avoir développé une forte sensibilité envers les animaux, d’avoir un regard plus mature sur les dialogues, les thématiques et les messages envoyés aux spectateurs, Croc Blanc mérite, de mon point de vue, son statut de chef d’œuvre, si ce n’est beaucoup plus que ça. Parce que oui, ce film, bien que revisité par Disney, est une pure ode à l’amour envers les chiens. C’est avec une œuvre de ce type qu’on confirme que le chien est le meilleur ami de l’homme.


Les points forts, Croc Blanc les accumules avec brio. Jugez plutôt :
• Jeu d’acteurs simple, authentique et du coup, accrocheur,
• La bande son signée Basil Poledouris colle à la perfection au visuel mais surtout à l’âme même du film,
• Les vastes étendues enneigées de l’Alaska laissent sans voix,
• Le danger de cette immensité, vous allez le ressentir comme si vous y étiez (entre les loups affamés, la nature, les ours, le froid, vous aurez de quoi frémir),
• L’importance des chiens de traineaux,
• La relation entre les Indiens et les chiens,
• Reconstitution fidèle de l’époque de la ruée vers l’or,
• La découverte du métier de trappeur,
• L’intéressant parcours initiatique de notre héros,
• Apprivoiser un chien victime de maltraitance, ça ne se fait pas en un jour, il sera intéressant de voir comment Jack réussira à faire comprendre à Croc Blanc que tous les humains ne sont pas mauvais,
• Le développement de la relation Jack/Alex connait une évolution qui captive/touche autant que les autres éléments positifs du film,
• Le parallèle entre l’histoire de Jack et l’histoire de Croc Blanc (très mise en avant) que l’on suit dès la naissance permet de tisser un lien fort entre ces deux personnages et le spectateur (déjà à cette époque je me mettais à la place des personnages).


Le chien n’a qu’un but dans la vie : offrir son cœur


La première rencontre entre l’homme et le chien, se fait en douceur, jouant habilement sur le regard, toute cette tendresse et émerveillement se lisant sur le visage fasciné de Jack découvrant ce chiot est l’un des moments forts du film. Cette séquence a beau être courte, elle est intense. Il faut la voir pour le ressentir. Elle manque de profondeur aux yeux de certains. Pour moi, ce n’est pas le cas. L’empathie, l’attachement que l’on porte à l’égard de Croc Blanc et Jack, il a déjà été créé quelques minutes auparavant.


On sait qu’une amitié va naitre dans les prochaines minutes et même si nos deux héros seront séparés pour vivre de nombreuses péripéties (avec notamment Croc Blanc qui va sévèrement et tristement en baver pendant quelques temps), on a l’espoir certain qu’ils seront réunis. Et puis franchement, qu’est ce qu’on pouvait espérer de plus de cette rencontre sachant qu’au départ, Croc Blanc est un loup sauvage craintif bien que courageux? Lors de leur toute première rencontre, Croc Blanc est passif à l’égard de Jack. Mais au fil des années où il sera amené à le recroiser, un lien fort se développera envers lui. On pensait qu’un chiot ne pouvait pas se rappeler d’un homme qu’il avait croisé brièvement. Détrompez-vous. C’est en partie là qu’on se rend compte de l’intelligence et la mémoire d’un chien. Bouleversant.


Attention, bien qu’il y est des scènes réalistes de violences entre chiens (il y a du combat illégal de chiens), on nous rappelle bien avant que film commence que « Tous les animaux du film Croc Blanc ont été entrainés avec soin et dans le souci de leur bien-être de leur sécurité. Les scènes de violence ont été simulées. ». Pas de panique, ces scènes sont dures visuellement mais les chiens n’ont pas été maltraités. Notez qu’il y aura du méchant, plutôt DES méchants biens méchants qu’on prendrait plaisir à voir souffrir (caricaturaux mais ça passe). Les scènes dures, elles ne sont pas nombreuses. On privilégie avant tout le coté aventure et tendresse à la sauce Disney (sans chansons). Enfin, il est, en plus de saluer la mise en scène irréprochable du réalisateur, de saluer le travail prodigieux des dresseurs. On n’y voit que du feu, du jamais vu.


Au final, Disney nous offre un moment magique inoubliable avec sa version de Croc Blanc. Une incroyable épopée, une aventure émouvante mêlant à la fois sauvagerie et poésie, un début de film qui alterne admirablement le film classique à une sorte de documentaire animalier sans voix off, Croc Blanc vous transporte. Remplit de bons sentiments, des paysages et des musiques sublimes, des acteurs convaincants et particulièrement attachants, tout un tas de mignonneries qui font qu’on ne peut rester de glace devant ce film à voir et à revoir. Un de mes films coup de cœur.

Créée

le 12 janv. 2017

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Jay77

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