Cross Road par Skidda

Oui je fais une critique sur une publicité de 2 minutes, et alors ? Le fait est que Makoto Shinkai est un génie pour réussir à évoquer autant en si peu, au point d’avoir frustré une ribambelle de spectateurs quand ils ont su que l’histoire n’irait pas plus loin.

Ce court métrage « Z-kay : Cross Road» n’est en effet pas une promotion pour une série ou un film, mais pour une compagnie proposant des cours par correspondance, et des classes préparatoires de manière plus générale. L’histoire forcément très simple, montre l’expérience de deux élèves tandis qu’ils se préparent à passer leur examen d’entrée à l’université de Tokyo.

Pas de doute, les moyens sont là : court et intense grâce aux nombreux détails qui défilent seconde après seconde, Cross Road respire de vie avec des arrières-plans superbes, des effets de lumière magnifiques, ainsi qu’une animation toujours excellente. Beaucoup de travail a été apporté afin de rendre l’atmosphère aussi énergique qu’attrayante : la chanson crée pour l’occasion, « Cross Road », interprétée par Yanagi Nagi, et le choix des seiyuus, Ayane Sakura et Kensho Ono nous donnent des interprétations qui vont dans ce sens, et avec succès je dois dire. Idem pour le chara-design de Masayoshi Tanaka, finalement très classique qui rend nos deux bonhommes d’autant plus sympathiques. Tellement confortable dans son effort et si optimiste dans son rendu qu’il n’y a même plus besoin de montrer si les deux élèves, Miho et Shouta, ont, en fait, réussi leur examen.

Montrer une expérience de vie simple avec talent est un spectacle qui ne cessera jamais de me fasciner. Le thème de l’étude n’est pas très excitant et reste au mieux très secondaire dans les animés, avec bien souvent les clichés habituels du premier de classe ou l’élève qui réussit ses études in extremis. Voir des élèves normaux comme Miho et Shouta, face à des adversités banales et combattant pour un rêve simple, est une occurrence bien plus rare qui ne peut avoir une place principale que dans un court-métrage. Sans équivalent comparable, Cross Road exhale d’un charme unique qui s’exprime entièrement dans sa brièveté. Peut-être qu’un film sur le sujet et sur la rencontre de Miho et Shouta pourrait donner un résultat somptueux, mais en attendant, je me contenterai bien de ces deux minutes.