Missing
Un homme élégant déambule une clope à la main au milieu d'une foule anonyme. L'air pensif, l'allure impériale, il trace son chemin à travers le tumulte d'une rue new-yorkaise au matin. Magnifié par...
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le 31 août 2016
18 j'aime
6
Crossing Guard, second long métrage de Sean Penn, fait partie de ces films un peu poussifs sauvés par la performance de sa distribution.
L'histoire nous donne rapidement les clés de compréhension. Elle démarre doublement avec un spectacle sulfureux dans un strip-club et un groupe de parole consacré à la perte d'un enfant. Freddy assiste au premier, Mary, son ex-femme participe au second. John, le meurtrier de leur fille de 7 ans vient tout juste de sortir de prison. Freddy attendait ce moment avec grande impatience, cochant obsessionnellement les cases de son calendrier. C'est bon. Il peut enfin venger sa petite Mary. Il peut enfin tuer l'homme qui a commis l'irréparable.
Le film suit donc le parallèle entre la reconstruction des deux hommes. Littéralement. En fait, chacune des scènes se répond mutuellement par un jeu de ping-pong. Freddy sombre dans la décadence et la noirceur. John se reconstruit humblement. L'un enchaîne les prostitués, l'autre démarre une histoire d'amour tendre et fusionnelle. L'un est rejeté par sa famille, l'autre est soutenu, contre vent et marré, par ses parents. L'un mime le geste d'un pistolet qui tire dans la rue, l'autre se réveille brusquement dans la nuit. Un parti pris intéressant soutenu par une réalisation plutôt sage qui use et sur-use de transitions plus ou moins bien pensées.
J'adhère plutôt bien au concept, mais je trouve son équilibre bancal. Comme à son habitude Nicholson crève l'écran. Il lui suffit d'un passage pour qu'on croie à son personnage d'homme meurtri avançant inexorablement vers son funeste dessein. Un beau ralenti durant lequel on le voit marcher calmement, la mine grave, la gestuelle légèrement en décalage avec les autres passants, le tout adossé par le somptueux thème principal signé Bruce Springsteen. Magnifique. On ne peut pas dire autant pour David Morse qui est beaucoup trop sur la retenue. Son faciès inexpressif et son regard bovin n'apportent pas vraiment beaucoup de relief au personnage. On perçoit l'intention de rendre son combat plus intérieur, mais l'alchimie ne fonctionne pas. D'autant qu'il est desservie pas des répliques très caricaturales.
Par contre lorsque le duo d'ex-mariés (Huston/Nicholson) apparaît à l'écran, je trouve qu'il se passe quelque chose. Ça ne m'a d'ailleurs pas du tout étonné lorsque j'ai appris que les deux acteurs avaient 14 ans de vie commune au compteur au moment du tournage. Il y a une vraie connexion entre les deux ce qui rend leur rapport d'attraction-répulsion entre plus émouvant.
Petit aparté sur la fin bisounours qui m'a laissé plutôt perplexe: oui elle m'a un peu touché, mais j'ai tout de même trouvé que sa mise en scène grossière frisait le ridicule...
Créée
le 8 juin 2016
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7 j'aime
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