Une mort sans fin

M'est avis que Merlin Dervisevic est un fan de Vincenzo Natali ; en effet, son film "Cruel & Unusual" repose entièrement sur un concept unique à l'instar d'un "Cube", "Nothing" ou encore "Haunter". Il n'est certainement pas son unique référence mais il ne peut ignorer le travail de ce réalisateur.

Mais faire un film concept n'est pas simple car l'auteur peut très vite se retrouver prisonnier de ce même concept ; c'est le cas ici, où les personnages ne sont pas très bien construits et où les enjeux conceptuels prennent le pas sur les enjeux narratifs. Dommage. Ainsi donc, après nous avoir expliqué où le personnage principal est, sa caractérisation change du tout au tout. Les avancées sont un peu faciles, les résolutions encore plus, du coup les conflits paraissent nuls. Il suffit de prendre cette fameuse porte que le héros cherche à passer mais qui n'en a pas l'autorisation parce qu'il ne se rait pas prêt... c'était juste ça alors ? La résolution finale est encore plus absurde : en fait, ça déborde du concept initial, ça va là où l'auteur ne nous a pas préparé à aller, un peu comme si tout d'un coup, à la fin du film, James Bond révélait qu'il est en fait Superman... cela n'aurait aucun sens car Superman ne fait pas partie de l'univers de James Bond. C'est cette impression qui ressort de ce film.

La mise en scène n'est pas dégueu', c'est même correct. Rien de particulier à signaler en fait. La tronche de l'acteur principal est inhabituel pour un premier rôle, d'ailleurs je ne pense pas qu'il percera vraiment un jour. Mais tous s'avèrent corrects, sans plus. La musique fonctionne, le découpage-montage est suffisamment dynamique pour qu'on ne s'endorme pas.

Bref, un film fantastique qui souffre d'un scénario mal ficelé et d'un concept à la fois trop envahissant et mal cadré. Dommage.