Avec Cursed, Wes Craven signe son plus mauvais film... et de loin. Il faut dire que le pauvre bougre n'a pas eu la vie facile pendant le tournage chaotique de ce qui devait être "un renouveau du film de loup-garou". Sans cesse malmené par les odieux frères Weinstein, tourné quasi-intégralement puis retourné à nouveau avec un nouveau casting et une nouvelle histoire, replaçant de façon stupide des scènes du précédent tournage ici et là (d'où des incohérences flagrante, notamment sur la coupe de cheveux de Jesse Eisenberg changeant d'une scène à l'autre), Cursed n'est pas vraiment le film de Wes Craven.
Éliminant peu à peu la logique (ici, le loup-garou se transforme quand il veut, c'est ça la magie d'Hollywood), ajoutant beaucoup de bêtise et de mauvais goût, la bestiole lançant même un "fuck you" à la fin du film, Craven voit son projet phagocyté par une production éreintante. Le look du loup-garou s'échange à chaque fois au profit d'un autre, le grand Rick Baker ayant même été renvoyé, pour n'être au final qu'un ridicule costume ou un résultat bâclé d'images de synthèse moche et hilarant.
Le casting 2 étoiles est lui aussi fantastique (Joshua Jackson, Shannon Elizabeth, la chanteuse Mýa, fallait pas s'attendre à une course aux Oscars), apportant au long-métrage ce qu'il faut de crédibilité pour être un mauvais téléfilm pour gosses. Censuré de toute part, aux meurtres insipides et à l'humour niais, jamais effrayant et prévisible avec son whodunit final directement calqué sur le Scream du même auteur, Cursed déçoit finalement en tous points. En somme, un joli navet qui a fait couler beaucoup d'encre pour pas un sou. Dommage.