There's a dead man in your closet
Quand j'avais 15ans , Dead Man's Curve était un de mes films préférés. C'était un teen movie différent des autres vus à la télé: c'était noir (et comme tout ado avec trois poils sur chaque couille et un appareil dentaire, c'est bien connu, ce qui touche à Robert Smith est sacré) c'était pas pipi caca, ça semblait être écrit avec intelligence, et la bande son était parsemée de groupes de rock moins populaire en europe; puis y avait Michael Vartan, cousin de David Halliday (mais ça je l'ignorais à l'époque et heureusement je pense), qui avait eu un petit rôle sympa dans Friends, la délicieuse Keri Russel (aucun lien avec Kurt mais une plastique irréprochable) qui eut le temps de m'émouvoir le temps d'une fellation manigancée et Matthew Lillard, méchant de Scream, avec son recoiffage de sourcils.En le revoyant aujourd'hui je regrettais de ne pas être vierge de l'histoire; j'aurais voulu savoir si j'aurais pu comprendre, du haut de mes 26 ans, l'entourloupe de ce groupe d'amis (je n'y avais vu que du feu entre mes gros boutons). Il ne me restait donc plus, en revoyant ce film 10 ans plus tard, qu'à me concentrer sur les détails qui font que le récit semble bien construit ou non.
Et bien soyons clair: si les personnages semblent toujours (ou presque) cacher un secret terrible (le fait qu'ils roulent chacun quelqu'un d'autre), ce récit bourré de faux semblants paraît totalement improbable. Comment imaginer de tels scénarii juste pour faire croire à des suicides? Comment les cervaux véritablement géniaux des héros de ce film ont ils pu anticiper, calculer à ce point chaque mouvement, chaque décision les uns des autres. Ce n'est tout simplement pas possible.
Et pourtant, ça reste fun. Peut être suis je sous l'influence de la douce nostalgie, c'est possible. Mais je pense que j'ai juste passé un bon moment indépendemment de ma premiere vision. Pourquoi? Grâce à ces personnages vraiment méchants et cools. Chacun de ces ado excelle dans son jeu du pire gosse de riche au monde. Même Chucky passe pour une mauviette à côté de ces terreurs du campus (la comparaison paraîtra saugrenue puisque Chucky est une poupée, je sais)! Puis la façon dont c'est filmé: le réal ne lésine pas sur des plans cools sans pour autant trop en foutre plein les yeux; il reste sobre dans la position de la caméra, mais compose des plans qui mettent en valeur le jeu des acteurs. Et cette coolitude vient donc plus du jeu d'acteur que de la caméra (qui sert d'amplificateur). Les flics aussi, stupides et illogiques en soi (ils n'ont aucune preuves, juste quelques témoignages ambigus mais ils sont sûrs de qui est l'assassin) sont assez trucculents; c'est ridicule mais en même temps c'est cool.
Il en résulte donc un film cool (ha ce terme en rebutera plus d'un, comme ce film, certainement) qui ne plaira peut être pas à l'homme sensé, mais moi il m'a plu. il m'a plu parceque c'est fou, c'est con, c'est faussement intelligent, c'est ridicule, c'est marrant, c'est fun, et le tout est assumé. Puis c'est avec joie que je redécouvre la musique de générique dont j'étais si fan: à l'époque je ne savais pas utiliser internet et je relançais donc le générique sur VHS pour pouvoir le réécouter ! Ha la bonne époque. Bref, à voir pour les plus téméraires.