Les Mizéroïdes.
Je ne sais pas pourquoi, sûrement la faute à un kebab pas net, mais dans les années 80, on était tous un peu méchant. On souhaitait du mal à tout le monde, on traînait en bande en se faisant appeler...
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le 29 mars 2014
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Vu que j'étais en congés depuis trois semaines, et que je reprenais le taf' le lendemain, je me suis dit qu'un film avec « Cyborg » dans le titre s'ancrerait parfaitement dans la thématique du monde du travail.
Bon en vrai, c'est surtout parce que je me suis procuré un coffret JCVD récemment… quoique…
Cyborg est généralement considéré comme un nanar et même si, effectivement, certaines scènes peuvent prêter à sourire, force est de constater que j'ai pris beaucoup de plaisir à regarder ce film, et que j'aurais presque du mal à le considérer comme un nanar pur et dur. En fait, la majorité des séquences s'en tirent plutôt bien et les bastons s'en tirent même plutôt bien : n pouvait s'y attendre avec un JCVD à l'intérieur. Bon par contre ce n'est clairement pas son meilleur rôle ; bien qu'il se mette à jouer à fond une fois arrivé au dernier tiers du film, notamment lors de la scène de crucifixion, il reste apathique durant la majeure partie de l'histoire.
En fait, le personnage qu'on retiendra le plus une fois le film terminé est Fender Tremolo, incarné par le surfeur Vincent Klyn (donc pas vraiment un acteur pro, même s'il est possible de le voir dans quelques longs métrages comme le premier Point Break), le principal antagoniste du film. Pour le coup, force est de constater qu'il fait de suite forte impression, que ce soit grâce à ses yeux d'un bleu… troublant, ou grâce à son côté sans foi ni loi, n'hésitant pas à massacrer gratuitement tout ce qui passe sur son chemin tout en y prenant du plaisir. Un méchant qui semble tout droit sorti de l'univers de Mad Max… bon, c'est aussi un peu le cas de tout le reste du film de toute façon. Inutile de vous dire que si vous voulez de la finesse, que le manichéisme vous fait provoquer des crises d'urticaire, que vous pouvez passer votre chemin.
Le film m'a tout de même surpris par moment. Par exemple, je m'attendais à voir une scène de plumard en plein milieu, c'était parti pour d'ailleurs… et non en fait ! Comme quoi, n'est pas nanar qui veut.
Autre qualité du film : sa photographie. Pour le coup, le long-métrage se permet d'avoir une image plutôt belle qui ferait presque oublier la pauvreté de certains décors.
Le long a cependant des défauts difficilement pardonnables. Déjà, son titre, Cyborg. Pour le coup, le scénario lui-même l'avoir oublié, les spécificités du cyborg n'étant plus mentionnés seulement après à peine 10 minutes de film. Je suppose que ç'a surtout servi de motif afin d'avoir un effet visuel réussi à montrer pour la bande-annonce, c'était plutôt commun à l'époque. Le film nous bombarde d'ailleurs de fragments de flashbacks dont on aurait très bien pu se passer. De toute façon, concernant le scénario, on ne va pas y passer par quatre chemins : c'est mauvais. Ne regardez pas Cyborg pour ça ou vous allez faire un ulcère ! (avec la crise d'urticaire ce ne serait effectivement pas top) Je suppose de toute manière que sans ces flashbacks et autres nombreux ralentis que le film n'aurait même pas duré une heure.
Aussi, la scène de combat finale est particulièrement ratée. Pour le coup, on rentre de plain-pied dans le nanar. Les autres scènes du film nous avaient habitués à des combats plaisants à voir, faisant presque penser à un film d'action des années 2000 au niveau du montage, du découpage… mais pour la fin, on se tape un combat un peu nul, voir un peu mou, dans lequel le méchant ne fait que gueuler en boucle.
En fait, il me semble nécessaire de rappeler que Cyborg tient plus du film improvisé qu'autre chose. La Cannon ayant perdu les droits pour réaliser Spider-Man et la suite des Maîtres de l'Univers, Cyborg a été tourné en grande partie en reprenant costumes et décors prévus pour les deux films cités afin de ne pas jeter les sommes investies. Du coup, sans grande surprise, le scénario a, lui aussi, été écrit à la va-vite, ce qui explique pourquoi le nom des personnages est basé sur ceux de marques d'instruments de musique.
Cyborg m'a surtout permis de découvrir Albert Pyun et sa manière de réaliser des films. Le cinéaste hawaïen ayant en moyenne tourné plus d'un film par an, allant jusqu'à refuser de tourner Total Recall et The Killer afin de pouvoir conserver un plus grand contrôle sur ses films.
Bref, Cyborg a beau posséder une tonne de défauts, il fourmille cependant d'une tonne de bonnes idées. Je préfère très sincèrement voir ce genre de film de série B plutôt que du Marvel plat et sans âme où tout a été calculé à l'avance par Kevin Feige et pour lesquels les costumes des acteurs sont conçus numériquement plusieurs mois plus tard par une équipe à bout mentalement.
À voir.
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Créée
le 27 janv. 2023
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