Cyclops
Cyclops

Moyen-métrage de Jôji Iida (1987)

Des choses gentilles à dire sur ce film :

Aborder les conséquences des bombardements de Hiroshima et Nagasaki et les affres de l’adolescence, entremêler théorie de l’évolution et science-fiction, fusionner body horror et drames shakespeariens, Cyclops est ambitieux. Mais Cyclops est court : 52 minutes.

Le scénario, particulièrement riche, apparaît dès lors comme brouillon... d’autant que le nombre de personnages rapporté à la durée du film est assez important. Il est question d’un savant qui a travaillé à la protection des bébés irradiés, convaincus qu’ils représentaient le prochain pas dans l’évolution humaine, un de ces enfants, devenu barbouze, qui traque les mutants disparus à la mort du docteur, un autre qui, devenu médecin à son tour, poursuit son œuvre, sa femme enceinte qui lui sert de sujet d’expérience et sa sœur adolescente qui commence à changer... Et rien de tout ça n’est vraiment bien dessiné au départ, ni même en cours de route. C’est quelque chose qui peut rebuter. C’est aussi quelque chose qui peut intriguer, happer, fasciner. La mise en scène traduit cette même frénésie, Jôji Iida préfigure le travail de Shinya Tsukamoto dans son style, sa nervosité, et la touche d’absurde et d’emphase qu’il insuffle au body horror.

Niveau effets, ça va des simples jeux de hors-champs au grotesque le plus caoutchouteux et le plus frontal. On peut donc suivre l’évolution de la sœur du jeune médecin qui, retranchée sous ses couvertures, semble se dédoubler. L’apparition de membres surnuméraires se fait avec une douceur presqu’érotique, simplement par gros plans. La main droite d’une figurante, rejoint la main droite de l’actrice, l’artifice est simple mais suffit largement. Tout comme assister à un combat dans un ascenseur final qui voit de la chair se déchirer, des types sortir d’autres types, des têtes se repousser depuis le même cou...

Un beau morceau de V-cinema.


Hum... ce film ne compte assez d'ingrédients pour jouer au bingo avec une grille de 36 cases, mais voilà quand-même les 14 ingrédients repérés


Personnage > Agissement

Émotion > Pique une crise de nerf – Tension > Main qui tente désespérément de saisir une arme à tâton – Tension > Tape du poing sur la table pour passer sa colère

Personnage > Héros ou héroïne

Stylé > Intercepte la main / le poing qui s’approche pour le frapper

Réalisation

Grammaire > Ralentis injustifiés et insupportables – Gros plan > Chiffres des étages qui défilent dans l’ascenseur – Gros plan > Pieds d’un personnage battant dans le vide – Habillage > Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc. – Ouverture > Présentation écrite de l’univers, de la situation, du personnage, du contexte voire définition – Technique > Faux raccord flagrant

Réalisation > Accessoire et compagnie

Pouet-pouet > Effet pyrotechnique hasardeux

Réalisation > Audio

Ambiance sonore > Concert de klaxon pendant un embouteillage – Bruit exagéré > Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Objectification sexuelle > Nichons, fesses

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Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais

Créée

le 13 févr. 2024

Critique lue 27 fois

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