Je suis fortement surpris par ce film qui prend le parti pris totalement opposé des autres films que j'ai vu voir d'Emigholz où il semblait filmer l'architecture à hauteur d'homme et surtout sans essayer d'imposer un point de vue autre que celui d'un homme. On avait donc quasiment exclusivement des plans fixes, aucune musique, avec uniquement les bruits de la nature ou de la circulation. Ici, c'est l'inverse.
Je pense qu'il a voulu faire ressentir au spectateur ce qui lui a ressenti en visitant la Villa Cargnacco où vécu D'Annunzio. Ainsi la caméra bouge tout le temps, la musique est lourde, pesante, irritante, plusieurs voix se mélangent, des voix qui semblent être celles de guides, avec une voix synthétique... Ce qui donne juste l'impression d'être en enfer tant c'est un réel capharnaüm. Alors je comprends l'idée, mais franchement ça dure 51 minutes et c'était pour moi de la torture.
Je pense que ça aurait pu passer si ça ne durait que 20 minutes, mais là c'est physiquement épuisant. Alors sans doute était-ce voulu, sans doute a-t-il voulu pousser le spectateur dans ses derniers retranchements, mais franchement au cinéma ça peut sans doute passer car on ne peut rien faire d'autre, on est obligé de voir le film. Mais là, sur un écran dans son salon ça donne juste envie de couper et de faire autre chose.
Cependant je comprends qu'on puisse rentrer dans ce voyage limite psychédélique, mais ça n'a pas été mon cas et je note également que le réalisateur sait se renouveler et qu'il n'a pas juste fait des plans fixes et sait s'adapter par rapport au sujet qu'il filme pour mieux réussir à faire ses biographies par l'architecture. Donc rien que pour ça je ne peux pas dire que c'est raté, même si ça ne m'a pas plu.