Voilà plus de 5 années que Quentin Dupieux est revenu en France, après avoir tourné quatre films aux états-unis, et nous gratifie d’au moins un film par an, toujours généreusement différents, de plus en plus drôles et avec les meilleurs dialogues et sans doute l’une des meilleures directions d’acteurs du cinéma français actuel.
Malheureusement, j’ai l’impression que cette période de constante évolution vient d’atteindre un plafond avec Yannick lorsque l’on regarde Daaaaaali qui vient de sortir.
Pour la première fois, Quentin Dupieux revient en arrière au lieu d’avancer.
Depuis son retour en France, ses films étaient de moins en moins avec du non-sens ou de l’absurde, allant vers quelque chose de plus travaillé, plus réel, aboutissant au très marquant Yannick (son film le plus réussi à ce jour pour moi) mais son nouveau film ne rentre pas dans ce processus. Sous prétexte de surréalisme, avec la figure de Salvador Dali, le film enchaîne les moments qui n’ont ni queue ni tête, ce qui n’est pas forcément dérangeant connaissant les films du réalisateur, mais le devient quand on se rencontre que le film ressemble par beaucoup d’aspects à son film Réalité, sorti 10 ans auparavant. Alors certes tout le décorum a changé, mais au lieu que le personnage d’Alain Chabat tente désespérément pendant tout le film de trouver le cri idéal, celui d'Anaïs Demoustier tente désespérément de faire une interview de Dali, les deux personnages entrent chacun dans un cinéma et s’étonnent à leur manière que ce qu’ils essayent de faire est déjà réalisé pendant que les spectateurs des deux films se demandent s’ils regardent un rêve ou pas.
Daaaaaali est un film décevant, par cette impression d’un retour à la case départ pour son réalisateur, qui semble déjà tourner en rond. Peut-être serait-il temps que l’écart entre les films de Quentin Dupieux se rallonge, lui permettant de revenir avec de meilleures propositions et pourquoi pas, (mais ça me paraît aussi absurde que ses premiers films quand je l'écris) un film d’une heure et demie, un plus dense et qui ne survolerait pas les sujets ses films.