... mais ce film est malhonnête. Il capitalise malhonnêtement sur le nom de Dali.
J'ai lu dans une autre critique déçue, qu'il était kaléidoscopique. C'est vrai. C'est tout.
Le surréalisme est-il un kaléidoscopisme ? Non.
Le surréalisme est-il un genre de nonsense anglais ? Non plus.
Tout au plus avons-nous une mise en scène du freudien "l'inconscient est intemporel". Pour aller nulle part, même pas vers l'angoisse de mort décelable dans le surréalisme dalien.
On savait que Baer prenait la grosse tête depuis un moment. Cohen l'a toujours-déjà eue. Les autres acteurs jouant Dali sont presque désolé d'avoir à jouer dans un si mauvais film. Est-ce bien la grosse tête, qu'avait Dali ? Non.
Apparemment Dupieux interprète la paranoïa critique pour de l'hybris. C'est dérisoire, comme le reste.
Le seul triste humour de tristes sires qui en ressort est bien celui-là : la dérision. A commencer par celle de "l'hommage" à Dali. Ma compagne n'en a pas dormi, tant la malhonnêteté est grande.
A travers le personnage de Duris, on jurerait que Dupieux adresse des reproches à son propre film, intradiégétiquement. Ça fait partie du kaléidoscope. Le rêve qui n'en finit pas de finir aussi, mais pour rien de rien de rien de rien : le public raillait un curé de village qui se faisait fusiller par un cow boy, ET C'EST TOUT... il ne savait même pas pourquoi il riait à l'approche de la première apparition de Dali qui n'en finit pas d'arriver non plus, d'ailleurs.
C'est de la bonne franquette, au final, aussi jouissive qu'est indifférente la maquilleuse qui se laisse tripoter les seins. C'est-à-dire que c'est blasant.
Il fallait finir un film sur Dali avec Dali seul, dixit le Dali du film, trahi lui-même par Dupieux. On dirait qu'une certaine morale d'artistes français bercés d'exception nationale, ne sait plus contre quel saint se rebeller, à quelle figure du père s'en prendre encore et encore et encore.
Cette fois-ci, c'était Dali.
A un moment donné, il faudra bien que cessent les gamineries.