C'est le premier documentaire sur le groupe Daft Punk, à la suite de leur triomphe aux Grammy Awards en 2014, et notamment leur titre Get Lucky. Bien qu'on peut râler sur le fait que ça soit très court (environ 1h20), donc que ça passe très vite certaines étapes, le documentaire retrace de manière chronologique le parcours étonnant de Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, deux amis d'enfance qui ont crée, avec des gens comme Laurent Garnier, le son électro français, avec notamment la sortie en 1997 de l'extraordinaire album Homework.
J'ai eu la chance de vivre en direct la sortie de leurs disques, et ce premier a été un véritable chocj, car on sentait quelque chose de très fort, aussi bien dans la composition que leurs fameux clips, dont bien sûr Da Funk (réalisé par Spike Jonze) ou Around the world (Michel Gondry). Il y a eu ensuite Discovery, dont le projet multimédia était inédit à l'époque, à savoir toutes les chansons avaient leur clip en animation qui, réunis, donnaient naissance au film Interstellar 5555, avec Leiji Matsumoto au design. Vient après le très décrié Human after all, album que j'adore pourtant, et qui va pousser très loin le fait que les deux compositeurs veulent rester inconnus, en ayant toujours des casques de robots, et on voit que le documentaire essaie de réhabiliter ce disque, avec un titre aussi fort que Robot Rock.
On a même un passage sur leur film conceptuel, Electroma, puis la création de la bande originale de Tron : l'héritage, pour finir sur leur dernier album à ce jour, Random Access Memories, qui vont les consacrer définitivement sur la scène internationale.
Le parti-pris du documentaire est que les Daft Punk n'interviennent pas, seulement des archives audio ou vidéo de mauvaise qualité quand ils étaient jeunes, où tous les deux sont interviewés... avec un sac en papier sur la tête ! Le truc est que tous les intervenants ne se valent pas, comme Pharrell Williams, qui affirme n'avoir jamais travaillé avec des robots comme ça, sic, ou Kanye West ... qui ne parle que de lui-même. D'ailleurs, ce sont surtout les collaborateurs de Random Access Memories, Paul Williams, Niles Rodgers, ou Giorgio Moroder qui sont les plus intéressants, avec en plus leur ancien manager, Pedro Winter, qui est très prolixe sur les débuts des Daft Punk, et leur besoin de tout contrôler. Au point que beaucoup de choses sont produites par eux-mêmes, et leur maison de disques, Virgin à l'époque, ne ramassait que des miettes.
C'est aussi et surtout l'occasion d'entendre à nouveau plusieurs de leurs titres emblématiques, et, vous l'avez sans doute compris en lisant ma critique, je suis très grand fan de Daft Punk. Donc, objectivement, je n'ai pas appris grand chose, des pans entiers ne sont pas évoqués, leurs concerts en 1997 et 2007, les albums solos de Thomas Bangalter (notamment sa B.O. d'Irréversible), et ça brosse un peu trop le duo dans le bon sens du poil.
Mais Daft Punk est et restera sa musique, et quel dommage que les albums soient si rares...