Val qui pleure

Film sans prétention, Dagmar risque une fois de plus de déclencher une fureur bestiale digne des plus grands Berserkers pour celui qui a fait chauffer sa carte bleu en espérant un peu de fureur de Thor. Vendu, cf la jaquette direct DiVeyDi-Blouré, comme un film de Viking, Dagmar n'a rien d'un film de Viking. Ok, on a une rune. Ok, on a Dagmar, bonne guerrière. Ok, on est en Norvège. Oui, ben c'est tout.

Ne cherchez pas les raids Vikings, les guerriers chargeant en attendant le Walhalla, les prières à Odin ; nous sommes loin, très loin même du 13è guerrier. Pourtant, le film a un certain intérêt. la touche exotique tout d'abord ; du cinoche norvégien, ce n'est pas tous les jours qu'on en a sous la dent. La photo ensuite, superbe. La Scandinavie présentée ici est envoutante, crépusculaire autant que la période traitée, soit quelques années après que la Peste Noire du XIVè ait ravagé l'Europe.

Dagmar est une histoire de femme, la mère bafouée, la jeune adolescente traumatisée, la petite fille désirée. Une histoire simple, mais assez touchante, tournée avec des moyens limités, ce qui de toute façon colle particulièrement avec le format. Ce film ne révolutionne rien, s'étale durant 1h15 selon un schéma classique au possible d'une belle course-poursuite à travers la Scandinavie humide et froide, avec ses silences, ses regards, ses duels au poignard ou à l'arc. Une violence tout en retenue pour cette virée norvégienne, vers un époque où, justement, l'âme des Vikings avait été engloutie sous les ors du christianisme conquérant.

Une découverte pas transcendante, mais pas mauvaise non plus. Alors pour l'exotisme, pour Dagmar qui dispose d'un bon capital de charisme, pour la photo mettant bien en avant de superbes paysages, pour les Walkyries au pouvoir, ce film mérite d'y passer un peu de temps et son petit 6 pas dégueux.

Mais merde, font chier avec leurs jaquettes à la con ... en même temps, sans cette présentation racoleuse, je n'aurais certainement pas croisé la route de Dagmar ...