Quand Tarantino produit...
Daltry Calhoun est comme un pet dans le vent : il passe inaperçu et ceux qui auront la chance de le remarquer l'oublieront aussi vite.
Le problème tient du fait qu'il n'y a pas vraiment de scènes fortes dans ce film. Pourtant les idées de base ne sont pas mauvaises (une gamine qui découvre un père, un ex plouc qui essaie de redevenir le héro de sa ville, un arriéré mental qui apprend à lire, et d'étranges excroissances qui poussent sur un terrain de golf), mais le traitement est quasi inexistant (entre le moment où Daltry est un plouc et le moment où il a déjà été un héros, il manque trop d'informations pour qu'on y croie vraiment) et les scènes souvent molles (je vous dis, rien de mémorable).
On sent aussi que si le scénario n'est pas assez développé, une bonne mise en scène aurait pu combler par un jeu d'ambiance. Mais là aussi la réalisatrice peine à filmer les choses comme il faut. Tout va trop vite, la tension ne monte jamais vraiment, et la présence de la voix off n'arrange rien du tout. Johnny Knoxville est dans la retenue, mais n'apporte rien de très palpitant ; en fait c'est tout le casting qui semble mort, mais peut être est ce û à une mauvaise direction?
Il reste tout de même quelques jolis plans (la balle de golf à la fin) et quelques très rares bons dialogues. Et surtout, il y a une bonne BO. Dans le fond c'est peut être là l'unique intervention de Tarantino en tant que producteur (et l'unique raison justifiant sa présence au générique) : des vieux tubes inhabituels pour un film de ce genre.
Bref Daltry Calhoun manque d'un peu de tout pour faire un bon film, sauf d'une BO. Mon conseil : procurez vous simplement la soundtrack, le reste n'en vaut pas la peine.