La danse du pauvre

Mon amour pour les films de danse façon Sexy Dance m'entraîne dans les bas-fonds cinématographiques, parce que si on a énormément de films très ratés dans le domaine, ce Dance-Off bat tous les records et ceci pour une raison parfaitement simple il est fauché. Car oui l'histoire est aussi bidon que tous les autres navets du genre, ouinouin ma maman m'aime mais elle est trop exigeante, ouin ouin maman est une salope, ouin ouin ma copine de quand j'étais au lycée (sic) quand j'avais 10 ans est maintenant ma rivale dans la compétition nationale de danse...

Parce que oui, ici on ne rigole pas, on parle d'une compétition nationale de danse... de quel pays ? on ne saura jamais... dans quelle ville a-t-elle lieu ? On ne saura pas plus. Et c'est ça qui est fabuleux, on n'a aucun plan en extérieur car ils n'ont pas de fric pour sortir leur belle caméra dehors... ils n'ont pas de fric non plus pour engager des danseurs, ce qui fait que n'importe quel numéro de danse a l'air juste hallucinant de simplicité... pour donner une idée, c'est un peu mon niveau à Just Dance à 3h du matin, légèrement éméché... je mets de la conviction, mais je ne sais pas danser quand même, mais le jeu, lui pour que je continue à jouer veut me faire croire que je sais et bien là le réalisateur fait pareil pour que ses "acteurs" continuer à jouer il leur fait croire qu'ils savent danser... ce qui n'est pas le cas... Si j'étais éthnologue ou un truc du genre je chercherai le point commun entre ce qu'ils appellent "danse" et les rites amoureux chez le bonobos, car oui c'est certain on a plus l'impression de voir des singes épileptiques que des Homo Sapiens Sapiens entrain de pratiquer quelque chose que l'on appelle communément "une forme d'art". Je ne dis évidemment pas que l'art ne peut pas être primitif, je dis juste que là c'est un peu objectivement de la merde.

Ce n'est pas comme s'ils avaient des décors, des effets pyrotechniques ou bien même, diable, quelque chose qui s'appelle de la mise en scène pour réussir à faire en sorte que ce film soit un temps soit peu impressionnant et agréable à regarder...

On note juste l'influence bressonienne, on se croirait presque dans Au hasard Balthazar au début lorsque le jeune couple enfant se retrouve séparé, sauf que bien sûr Bresson fait des bons films et que la comparaison s'arrête sans doute là... mais bon toujours est-il que le pitch nous vend un drame palpitant sur deux enfants devenus ennemis par la force des choses, c'est un peu les Rox et Rouky modernes... Sauf qu'il me semble que ni l'un ni l'autre dans ce dessin animé ne dit à sa mère "J'espère que Brandon sera plus que juste mon ami" et là je m'imagine des choses sales entre deux canidés mâles dans la forêt... Bref tout ça pour dire que non ce n'est pas intéressant, que c'est un faux suspens qu'ils ne se donnent même pas la peine de faire semblant d'entretenir.

D'ailleurs le film n'a tellement rien à dire qu'on se tape une intrigue parallèle sur la dame qui a créé le merveilleux concours de danse et qui a l'air tellement avide que ça en devient totalement pathologique... au lieu de... je sais pas moi... montrer de la danse ?