Film culte ayant bercé toute une génération d'adolescents dans les années 90, Dangereuse Alliance se regarde aujourd'hui comme un souvenir agréable d'une époque typique où le gothique, la musique metal soft et les jeunes filles sexy se mariaient encore parfaitement à l'écran (pour rappel, Buffy arrivera sur le petit écran l'année suivante). Les ados mal dans leur peau (pléonasme ?) qui trouvent refuge dans l'obscurité et la vengeance n'est pas un thème inédit au cinéma mais force est d'admettre que le film d'Andrew Fleming (2 garçons 1 fille 3 possibilités) joue parfaitement sur cette thématique grâce à un scénario classique mais malin, une mise en scène étonnamment réussie et inventive ainsi qu'une direction de jeunes acteurs aux petits oignons...
Mené par Fairuza Balk (Le Point de Rupture), Neve Campbell (Scream), Rachel True (Embrace of the Vampire) et la nouvelle venue Robin Tunney (Empire Records), le groupe de d'apprenties sorcières pointées du doigt au bahut pour leur vêtements aussi noirs que leur maquillage s'avère rondement bien retranscrit et reste au final très réaliste. Dévoilant des adolescentes mal dans leur peau trouvant refuge dans les forces occultes, le film ne montre jamais ses héroïnes comme des freaks exagérées mais plus comme des parias de la société qui conservent tout de même une vie sociale (elles font des soirées pyjama, couchent avec des garçons, vont faire les boutiques, etc). On reste loin du cliché de la gothique tapie dans sa chambre à invoquer constamment les esprits.
Outre l'interprétation exemplaire de nos jeunes actrices (en particulier Fairuza Balk et Neve Campbell, qui nous réservent quelques scènes dramatiques poignantes et inattendues), c'est face à une mise en scène de qualité que nous avons affaire, les effets spéciaux et autres trucages n'ayant pas pris une ride tandis que la sublime photographie du Polonais Alexander Gruszynski empêche le film de vieillir à vitesse grand V. Moins cliché qu'il n'y parait voire même encore aujourd'hui d'actualité, Dangereuse Alliance conserve sa force d'antan et reste un long-métrage dans son ensemble réussi que les plus âgés regarderont assurément avec le sourire aux coins des lèvres.