Le James Bond de trop pour Roger Moore ?

Je l'avais dit dans ma critique du précédent opus, ça n'allait pas du tout passer et effectivement, le visionnage ne s'est pas bien passé. Là ! On est arrivé à un stade où la parodie abusive n'allait plus être quelque chose de gênant. Ce qui me choque pas mal dans cette mission, c'est que Roger Moore avait déclaré à la fin du tournage Octopussy qu'il allait plus continuer, qu'il avait passé l'âge de jouer les intrépides agents secrets. Mais non ! Il a fallu que le producteur Albert R. Broccoli le persuade à incarner l'agent secret britannique encore une fois, malgré les signes de fatigue et d’essoufflement physique que l'acteur exprimait dans les deux précédentes missions.


Je n'en veux pas à Roger Moore, mais très franchement, il me fait pitié. Il multiplie les coucheries incessantes, la vieillesse l'a complètement rattrapé et il est doublé dans toutes les scènes d'action. Quelle idée de le faire jouer dans une énième mission si c'est pour obtenir cette vision de choses, d'autant que le scénario n'est pas aussi passionnant que celui de la plupart des missions. Je trouve même qu'on quitte beaucoup trop le contexte d'espionnage et le pire dans tout ça, c'est qu'il n'y a rien qui compense ce dérapage scénaristique, pas même un environnement exotique comme la Grèce ou l'Inde.


Malgré ça, il y a tout de même de bonnes choses dans cette mission, même si mon avis ne sera pas aussi élogieux que ceux de la plupart des autres volets. Je commence par le casting ! Du côté des méchants, c'est du très bon ! Christopher Walken a non seulement la gueule de l'emploi, ce dernier est bien placé pour camper avec brio un industriel mégalomane et psychopathe. Grace Jones incarne une des plus mémorables James Bond Girl avec sa coupe de cheveux masculine, son physique bien taillé et son regard de tigresse, exactement le même genre de prestation féline que celle du film Conan le Destructeur.


Petit hic pour cette dernière, elle devient tout à coup gentille à la fin du film (Syndrome de Requin dans Moonraker). Quant à Tanya Roberts, elle est jolie mais assez oubliable, elle a juste un rôle de secrétaire qui ferait tout ce qu'elle peut pour porter assistance à l'agent secret. Concernant la technicité et la mise en œuvre du projet, John Glen nous offre un travail conforme à nos attentes, bien monté de A à Z et se construisant selon un rythme tout à fait en accord à nos attentes. Les scènes d'action sont pas trop mal non plus, mais on note quelques scènes impensables à voir comment le découpage burlesque de la Renault 11 pendant la course-poursuite parisienne ou celle du camion de pompier qui me paraît bien trop exagérée.


Les décors de la France sont assez jolis à voir, je dois dire que j'apprécie particulièrement le combat final qui se déroule incroyablement sur le Golden Gate Bridge, de même pour la scène se déroulant dans la Tour Eiffel. Avec quelques surprises qui apparaissent à certains moments pendant le visionnage, on peut tirer certaines choses positives de cette production mais ça reste pour moi le plus mauvais Roger Moore. Il est vraiment temps que ce dernier dépose le fameux Walther PPK et passe à autre chose. 6/10




  • Qu'est ce qu'il y a là-dedans?

  • Du gros sel.

  • C'est fin !


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