Pas vraiment emballé par Le Discours d’un Roi, et franchement déçu par Les Misérables, je fondais davantage d’espoir sur cette nouvelle réalisation de Tom Hooper. Malheureusement, le résultat est encore une fois particulièrement mitigé puisque si le film parvient, il est vrai, à délivrer deux interprétations puissantes, il échoue néanmoins à nous passionner véritablement. Au-delà des performances d’acteur, le scénario se révèle en effet beaucoup trop scolaire et convenu que pour convaincre. Qui plus est, l’omniprésence de l’angle amoureux empêche le récit d’aborder en profondeur d’autres thématiques intéressantes directement liées à la quête identitaire du personnage principal. Un choix qui se comprend tout à fait, et se respecte, mais qui déçoit forcément à partir du moment où l’histoire d’amour ne prend pas littéralement aux tripes. Malgré le talent des acteurs et la trajectoire émouvante des personnages, celle-ci peine effectivement à nous toucher et nous laisse bien souvent à distance. Un constat regrettable pour un long-métrage qui semble miser à ce point sur son couple.
Heureusement, le duo d’acteurs qui interprète le couple fait des merveilles et maintient à lui seul l’intérêt du film. En particulier Alicia Vikander, absolument remarquable en épouse fidèle et vulnérable. La sobriété et la justesse dont elle fait preuve transcende littéralement certaines séquences. Éblouissante, la jeune actrice vole complètement la vedette à son partenaire et nous prouve, une nouvelle fois, qu’il faudra définitivement compter avec elle dans les années futures. A ses côtés, Eddie Redmayne, superbe l’année dernière dans Une Merveilleuse Histoire du Temps, se fond magnifiquement dans la peau de son personnage sur le plan physique mais s’avère toutefois un peu moins convaincant dans l’interprétation. Hormis les acteurs, l’autre gros point positif du film demeure sinon l’extrême précision des décors et des costumes, qui contribuent grandement à l’immersion dans l’Europe de l’entre-deux-guerres, période à laquelle se déroule l’histoire. Enfin, malgré une direction artistique soignée, j’avoue avoir toujours du mal avec la mise en scène de Tom Hooper, notamment dans son utilisation abusive des gros plans. Celle-ci me sort du film plus qu’elle ne m’immerge dedans.
En définitive, sans être un mauvais film, Danish Girl souffre donc tout de même d’un scénario beaucoup trop convenu et académique que pour passionner. Il peut néanmoins compter sur deux acteurs totalement investis, en particulier la lumineuse Alicia Vikander, pour donner vie à une romance atypique, aussi tragique qu’envoûtante.
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