Le prologue des Sopranos.
En 1957, Sidney Lumet réalisait son premier film "Douze hommes en colère", un chef d'oeuvre! 40 ans plus tard avec l'ombre de Manhattan, il prouve que le temps n'a pas affecté son talent, même si le scénario s'offre de nombreuses facilités, que le seul rôle féminin n'apporte rien et qu'il y avait matière à faire un classique, cela n'en reste pas moins un excellent film qui n'a rien perdu de sa saveur avec le temps.
Andy Garcia est au sommet de sa gloire, le futur Al Pacino qui ne confirmera jamais les espoirs placés en lui, n'en reste pas moins un excellent acteur, même si sa propension à en faire un peu trop, agace parfois. C'est un jeune avocat de 33 ans mais le plus vieux de sa promo, un ancien flic qui a suivi les cours du soir, la fierté de son père Ian Holm, un flic qui ne veut pas prendre sa retraite et va se retrouver entre la vie et la mort, suite à l'arrestation ratée d'un gros dealer qui arrose la police, pour continuer à faire ses affaires en toute tranquillité. Le procureur envoie Andy Garcia en première ligne, le jeune avocat inexpérimenté se retrouve sous les feux des projecteurs, il va gagner le procès et entamer une ascension fulgurante ou ses convictions vont être mises à rude épreuve.
Les thèmes sont chers à Sidney Lumet, le procès, la corruption policière et les manigances politiciennes en coulisses. On retrouve un peu de ses classiques ici, donc "12 hommes en colère" mais aussi "Serpico" ou "Le prince de New York", sans jamais en atteindre l'excellence, cela permet tout de même de retrouver un casting solide avec aussi James Gandolfini, Richard Dreyfuss et Lena Olin, sans oublier des gueules que l'on va retrouver dans "Les Sopranos" deux ans plus tard.
Ce qui rend aussi le film intéressant, ce sont les dialogues, ils sont nombreux, on assiste à diverses confrontations et même si cela manque de surprise, on prend plaisir à les suivre. Le cinéma actuel manque de ce genre de films ou tout tient sur la qualité des acteurs et des mots, voilà pourquoi ce film moyen lors de sa sortie, devient un bon film avec le temps et j'en suis ravi, tant j'étais déçu lors de sa sortie.
Une séance de rattrapage qui fait du bien, le plaisir de voir James Gandolfini à ses débuts (ou presque, déjà 10 ans de carrière), de retrouver Richard Dreyfuss et Andy Garcia, une somme d'acteurs talentueux qui offrent des moments savoureux, par la grâce d'un grand réalisateur et scénariste Sidney Lumet.