Derrière ce titre à rallonge se cache un bien joli film. Film qui avait la lourde tâche de raconter la genèse du film culte (pour ne pas dire chef d’œuvre) de Walt Disney, Mary Poppins, film qui était alors un film un peu casse-gueule pour l’époque.
Difficile de prendre un sujet aussi délicat, et tout aussi casse-gueule que le film dont il tire le nom. Comment rendre hommage à ce film, nous raconter sa réalisation difficile sans ternir l’image de son auteur et de l’oncle Walt ? Difficile je vous dis. Et pourtant, le film ne s’en sort pas trop trop mal. Il reste dans l’ensemble très conventionnel, jouant quant il faut sur la corde sensible ou alors sur l’humour. On nous dépeint également un Walt Disney quasi-Dieu vivant dans « son usine à fabriquer des billets à l’américaine ».
Comme pour prolonger le mythe de nos jours (l’arrivée de Mrs Travers à Magic Kingdom en est une parfaite illustration, nous clouant sur notre siège). Le film nous réserve donc quelques petites scènes ici et là, nous laissant sur le cul, faisant vibrer notre sensibilité ou nous laissant échapper un éclat de rire. Les dialogues sont d’ailleurs très efficaces en ce sens, avec une Mrs Travers vraiment détestable et pourtant si compréhensible : on comprend au fur et à mesure pourquoi elle s’y attache à son livre, et notamment grâce aux passages flashbacks de son enfance. Bon, peut-être pas la partie la plus réussie du film, mais là-aussi, certaines scènes sont vraiment bien tournées, et on comprend un peu mieux le cheminement conduisant à Mary Poppins.
Niveau casting, Emma Thompson est parfaite dans son rôle réussissant à jouer sur les différents tableaux avec exactitude et efficacité. Quant à Tom Hanks…ben il est Walt Disney ! Encore une fois, il habite complètement son rôle et redonne vie à ce très grand monsieur du cinéma : car oui, s’il a créé une société ayant pour but d’amasser un maximum de sous par tous les moyens, tout ce qu’il voulait au départ, c’est nous faire rêver. Et sa contribution est sans pareille pour le cinéma (petite dédicace perso au papa de Mickey).
Sur le plan technique, comme on pouvait s’y attendre de la part de Disney (le studio cette fois-ci) sur un film traitant de son histoire, c’est très soigné : une mise en scène très fluide et efficace (notamment pour passer de l’histoire au flashback), des décors somptueux nous faisant découvrir l’envers des studios et surtout certaines planches ayant servi à la conception du film. Mais le gros point fort, comme dans tout bon Disney, c’est la musique ! En créant ses propres thèmes (magnifiques encore une fois) et reprenant les grandes musiques de cette œuvre qu’est Mary Poppins, Thomas Newman nous fait voyager au pays des rêves pour notre plus grand plaisir.
Bref, Saving Mr. Banks est un très beau film, parfois un peu mièvre, qui réussit efficacement à nous raconter l’histoire d’un des cadors de Disney et réussissant à redonner vie à son illustre créateur et à ce grand monsieur qui a remué ciel et terre pour faire un film parce qu’il l’avait promis à ses filles. À voir !