It is blasphemy to drink tea from a paper cup.
Durant le visionnage, je me suis posé la question suivante: Y a-t-il des gens qui n'ont pas vu Mary Poppins ? Si oui, ont-ils apprécié le film où les références y sont multiples ? Ont-ils saisi les parallèles entre la vie de l'auteur et son roman ? Moi qui ai vu ce film des dizaines de fois étant petit, ça me paraît si évident que je me demande bien comment les personnes dans cette situation ont abordé "Saving Mr. Banks"...
Je vais être franc, j'avais de grosses réserves sur ce film. Un film sur Walt Disney produit par les studios Disney... quel serait le degré d'honnêteté dans cette histoire sur les coulisses de la réalisation du chef-d'oeuvre qu'est "Mary Poppins" ? Devons-nous nous attendre à un mélodrame nunuche glorifiant de bon vieux Walt et diabolisant la méchante, froide Mrs. Travers dépourvue de son âme d'enfant. La réponse à cette dernière question est, fort heureusement, non.
Bien qu'il prenne des libertés artistiques par rapport à la réalité, le film dans son ensemble est, à ma grande surprise, plutôt bon. Aucune baisse de rythme n'est à déplorer et il n'y a pas une seconde où je n'ai pas été diverti. Le film m'a notamment surpris par la quantité de thèmes qu'il aborde avec, par exemple, l'alcoolisme, la perte d'un proche, et même le tabagisme très actif et pourtant caché de Walt Disney.
Bien que sa carrière soit moins glorieuse ces derniers temps, Emma Thompson a toujours été une très bonne actrice et sa performance a justement attiré l'attention mais n'a pas été suffisante pour décrocher le Golden Globe pour lequel elle était nommée, malheureusement pour elle. En tant que Mrs. P.L. Travers, elle incarne une femme aussi protectrice envers son travail qu'une mère le serait envers ses enfants et qui doit également faire face à ses vieux démons. Tom Hanks, de son côté, s'en sort admirablement bien dans le rôle de la figure iconique et visionnaire qu'est Walt Disney (et dont il est d'ailleurs un cousin éloigné). Il ajoute un rôle marquant à sa collection déjà bien remplie.
Sans avoir été transporté, j'ai passé un bon moment devant le film de John Lee Hancock. On regrettera juste une écriture un poil hollywoodienne, en particulier lorsque Disney se rend en Angleterre.
Enfin, un détail qui me chiffonne bien que n'étant pas pénalisant: pourquoi dire dans le film que Mrs. Travers est touchée par la chanson du cerf-volant, alors qu'en réalité ce fut celle des oiseaux ? Vous allez me dire, on s'en fout, mais Hollywood qui aime bien nous tirer des larmes avait là une occasion en or de le faire et ne l'a pas saisie, au contraire la réalité a même été modifiée... Si quelqu'un a la réponse, faites-moi savoir !