Lorsque Inthepanda décide de se croire réalisateur et de jouer son Refn sur un scénario qu'il a écrit lui-même et avec des dialogues d'une indigence rare, ça donne ça. Parce que c'est bien beau de se la péter à ouvrir sur un plan séquence et de se prendre pour Welles (ou Altman) à poser tous les éléments importants en amont, lorsque ton histoire est aussi banale et convenue ben tu ne fais que montrer à quel point c'est vide.
Donc c'est une histoire convenue au possible façon Before Midnight, Voyage en Italie ou bien encore la Nuit, un couple va se disputer avant de se retrouver, sauf que pour que ça marche il faut qu'on croit à ce couple, qu'on sente qu'il s'est aimé mais que ça ne fonctionne plus. Là on voit juste des gens réciter un texte idiot, personne ne parle comme ça dans la vraie vie, et ne pas savoir quoi faire de leur corps. C'est assez flagrant avec le héros, grand benêt qui n'a juste aucune présence à l'écran.
Le montage est extrêmement mauvais, on voit le couple parler de la même chose à leur ami respectif, cette artificialité là tue toute spontanéité, toute véracité dans leur relation et donne juste l'impression d'un truc hyper écrit, surtout qu'encore une fois il faut voir la bêtise du discours : "montrer ses seins c'est comme montrer un torse d'homme", "je ne suis pas un connard, elle est libre", on dirait le manuel du bon petit chevalier blanc qui essaye de séduire une féministe, sauf qu'il n'y a aucun recul pour que ça soit drôle si c'est le but et vu que c'est totalement con si c'est sérieux, c'est impossible de prendre ça au sérieux et on ricane doucement dans nos barbes viriles.
Tout ceci dure bien trop longtemps pour qu'on ne s'ennuie pas étant donné qu'il n'y a rien d'intéressant à écouter, à voir ça reste une pâle tentative de foutre des néons partout pour se croire directeur de la photographie, sauf qu'aucun plan n'est composé de manière assez intéressant pour que ça soit regardable.
Le tout est extrêmement vulgaire, je pense aux jeunes filles en soutif qui transpirent la vulgarité par leur phrasé, leur maquillage, leur attitude, c'est juste gratuit, une manière de montrer que comme Harvey, Inthepanda peut faire se déshabiller des actrices. Et si le but était de montrer un truc un peu provoquant et sexy, il fallait montrer bien plus, qui s'émoustille d'un soutif à l'heure où tout est hypersexualisé ? j'en vois plus dans une pub pour un yaourt.
En gros c'est une succession de références, un gloubiboulga informe sans passion, sans émotion, parasité par la bêtise de son texte, le jeu ignoble des acteurs (le mec qui joue le patron est tellement faux, la copine est tellement vulgaire, le héros tellement transparent, le DJ tellement à côté de la plaque) et si c'est normal pour un court métrage d'être handicapé par ses références qui empêchent l'établissement d'un style propre et où ça donne juste un exercice de style raté et totalement vain et donc insupportable car pédant, faut quand même juger ce que l'on en face de nous et c'est loin d'être convainquant, ou même regardable. Encore une fois mettre des néons ne suffit pas à cacher la bêtise de l'histoire et la connerie des dialogues, le jeu calamiteux des acteurs.
Bref rien ne se dégage, c'est mort en dedans.