Do the right thing
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Critique publiée le 5 avril 2014
Un crime crapuleux vient d'être découvert dans Sparta, une petite bourgade du Mississipi, lors d'une ronde effectuée par un policier. Pendant ce temps, sortant d'un train, un homme noir , assis sur un banc de la gare attend tranquillement la correspondance pour se rendre dans une autre ville. C'est alors que l'adjoint du shérif, à la recherche d'un coupable, arrête cet homme et l'interpelle en l'accusant du meurtre.
Cela est d'autant plus convaincant pour le policier que la personne est noire et possède sur elle une certaine somme d'argent. Néanmoins, le shérif se retrouve devant un sérieux dilemme lorsqu'il constate que le suspect n'est autre que Virgil Tibbs, un policier de la brigade criminelle de Philadelphie. Devant cette méprise, il est relâché sans la moindre excuse et sommé de quitter la ville.
Toutefois son supérieur hiérarchique lui donne l'ordre de rester sur place et de mener l'enquête conjointement avec le shérif Gillepsie afin de retrouver le vrai coupable. Virgil Tibbs ne peut qu'accepter malgré l'hostilité des policiers et de la majorité des habitants des lieux...
A travers ce film nous voici plongés dans l'atroce univers du racisme ordinaire régnant entre autres dans l'état du Mississipi dans un pays que l'on ose appeler le pays de la liberté. Norman Jewison nous présente un homme de couleur, digne, sûr de sa bonne foi et fier de ses origines, jeté en pâture à la vindicte populaire.
En effet pour ces gens-là, un assassin ne peut-être que noir, car un noir ne doit pas avoir d'argent sur lui puisqu'il est sensé être inculte, brutal et pervers. Tous ces préjugés sont alors bouleversés avec cet homme costume-cravate, calme, philosophe et non violent. Il en devient insupportable auprès de cette population blanche pervertie, protégée par leurs autorités politiques et religieuses. Les intimidations par la violence verbale, la violence physique voire l'assassinat de cet homme contrariant pourront-elles rendre à cette sinistre bourgade un semblant d'autorité?
Tous ne seront pas aussi extrémistes malgré leur penchant raciste et c'est auprès de ces quelques "repentis" que Virgil Tibbs pourra faire valoir son génie professionnel et sa dignité d'homme intègre pour devenir maître d'une situation compromise pour sa personne. La police "blanche" contrainte de se voir dirigée par cet homme considéré plus bas que terre est une terrible punition allant jusqu'à l' humiliation pour ces blancs se croyant intouchables.
Certains penseront que ce film magnifique est quelque peu outrancier ou caricatural dans la description de cette société d'une petite ville américaine au sein de laquelle débarque un intrus considéré comme un sous-homme et coupable idéal afin de maquiller un crime.
Par la réalisation de cette œuvre, Norman Jewison dénonce avec ardeur les crimes commis par les blancs sur lesquels les nations soi-disant libres ont fermé les yeux, au cours de nombreux procès truqués, au nom d'intérêts généralement économiques et financiers .
Pour toutes ces victimes pour le plus souvent innocentes, ce film est un véritable hommage. Sidney Poitier, humain, froid et philosophe se montre prodigieux. Il toise avec son élégance et sa classe ceux qui, par conviction ou bêtise, se croient intouchables. Rod Steiger interprète de manière réaliste ce shérif d'abord humilié puis, au fur et à mesure de sa collaboration avec Virgil Tibbs, se surprenant à avoir quelque sympathie pour lui.
Ce film est prenant, émouvant et courageux car il fut tourné en 1967 et qu'à cette époque il fut accueilli sévèrement aux Etats-Unis car, malgré son Oscar du meilleur film, il fut interdit aux moins de treize ans.
Il ne faut pas manquer de voir ou revoir ce film car il est le témoignage d'un énorme fléau dont nous ne sommes pas encore débarrassés à notre époque. C'est pourquoi cette œuvre reste un sujet d'actualité à méditer chaque jour et le cinéma est un peu là pour nous le rappeler et nous y aider.
Note: 9/10
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Créée
le 5 avr. 2014
Modifiée
le 3 avr. 2014
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