Do the right thing
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Ce métrage datant de 1967 seulement trois ans après la signature des droits civiques le 2 juillet 1964 aux Etats-Unis ne montre pas tant une enquête policière qu'un constat que la bataille pour l'égalité est loin d'être gagnée.
Un homme œuvrant pour l'économie de la ville est tué dans une petite ville du Mississipi. Un flic de passage, Virgil Tibbs, sera arrêté sans sommation, homme noir et étranger suffisant à faire de lui un coupable idéal. Ce policier finira par ordre de sa hiérarchie de prêter main forte aux enquêteurs tout autant incompétents que dangereux dans leur désinvolture, et montrera ses talents de « profiler ». .Tibbs se retrouvera alors dans un autre monde. Propulsé de sa ville du nord, où le racisme est moins prégnant, à une ambiance ensoleillée qui semble regretter le bon vieux temps des coups de fouet, il tentera d'assurer ses arrières. Ici, les noirs cueillent encore du coton, vivent dans les riches demeures de propriétaires terriens, dans un semblant de liberté.
Adapté du roman de John Ball, paru en 1965, Norman Jewison filme à l'économie, table sur une ambiance lente et anxiogène réussie, où le flou constant sur la destinée de Virgil Tibbs assure tension et suspense pour une intrigue finalement un peu brouillonne dans ses connexions et une mise en scène sans grand effet, s'attachant à son sujet de racisme ordinaire.
Le réalisateur montre la communauté, comme un seul homme et pointe les préjugés et la bêtise de la masse, refusant le progrès et tentant toujours de s'assurer sa supériorité blanche.
Sydney Poitier tout en classe et autorité face à Rod Steiger en flic de pacotille, posé là par les pontes de la ville. Tous deux démontreront un peu plus de complexité par deux personnages tourmentés. L'un par le racisme subi l'autre par frustration. L'un devant se confronter à la vindicte populaire et sa propre subjectivité face aux multiples humiliations, l'autre, malgré son refus de collaboration, et sa jalousie face à l'intelligence et à la pugnacité de Tibbs, se découvrant finalement un attachement sincère mais timide.
Le jeu des acteurs participent au plaisir du visionnage et quelques touches d'humour bienvenues font toute la saveur de ces vieux films, à l'instar du film Assaut, où ressortent une spontanéité des dialogues tout autant économes que visant justes, assez jubilatoires,...
Alors même si le film possède moins d'impact et de force à la dénonciation, et où certaines scènes peuvent paraître un peu poussives pour appuyer le propos et l'engagement du metteur en scène, (à voir le bouquin peut-être?) il n'en reste pas moins un film qui aura fait date et aura permis par l'oscar du meilleur film à parler de choses qui fâchent et où il semblerait encore aujourd'hui que ces films soient toujours nécessaires à dénoncer ces comportements de rejet de l'autre si confondant de naturel...
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le 27 oct. 2018
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