"Un road-trip dans un lieu reculé, un père à la limite de la folie… La filiation avec Shining n’est pas difficile à faire, d’autant plus que le film cite (sans pour autant être putassier ) le chef d’œuvre de Kubrick à plusieurs reprises. La comparaison est malheureusement inévitable, et force est de constater que le film de Gilles Marchand ne parvient jamais à distiller le dixième d’anxiété que pouvait provoquer son modèle.
Il y a cette désagréable sensation que le film confond parfois « retenu d’informations » et « suspense ». Vouloir nous entraîner dans une atmosphère étrange et laisser libre cours à l’interprétation de chacun sont des intentions louables, mais elles ne parviennent jamais à réussir leur coup : la froideur des personnages nous empêche d’avoir une quelconque empathie. On ne sait tellement rien du passé de chaque personnage qu’il est difficile de nous faire un avis : on passe son temps à chercher un indice, un symbole pouvant nous aider à le découvrir. Hors il n’y a rien. Pour y revenir en vitesse, la scène d’introduction de Shining était un monument du genre. On y entrevoit des éléments de décor ou bien des non-dits nous permettant de penser que Jack Torrance est un homme violent. Ce n’est jamais dit, on ne le remarque peut-être pas, mais elle nous permet d’accepter que cet homme peut, et a déjà, basculé dans une certaine folie. Ici, il faut juste accepter de voir un homme, « le père » (jamais nommé dans le film), qui dit des phrases volontairement floues, pour laisser planer un doute superficiel sur une issue qu’on devine dès la première vision de Tom."
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