Ce film passionnant m’a conquise. J’ai adoré. Des écrits, un professeur, un élève. Cet élève tel un apprenti sorcier ensorcelle, et fascine. Un jeune homme qui ôte le capuchon de son stylo alignant des mots pour former des phrases, des paragraphes, des chapitres et des "à suivre". A suivre, ces deux mots justement plantés là qui laissent planer à fond du lecteur-spectateur cette intrigue qui s’ancre pas à pas dans l’esprit farouchement demandeur du lecteur. Le lecteur, ah tient le lecteur. Le lecteur qui aime lire, le lecteur qui se prend au jeu, réalité et désir qui s’immiscent dans son propre imaginaire. Auteur, narrateur, une histoire pleine d’espoir, une histoire teinte aussi de noir. L’écriture semble échappatoire d’une jeune vie sans histoire. Ecriture comme écumoire, histoire et escénographie, ce sont les détails qui s’envolent et ne laissent qu’entrevoir le subtil espoir de la réalité. Au fil de cette histoire, de ce produit créé par l’imagination à laquelle se plait le cinéma, la tragédie joue des personnages. Ce jeune homme éperdu d’amour pour cette femme, cette image que seule sa force de création laisse entrevoir, plane au dessus de lui comme un air de tragédie antique. Claude, ce jeune protagoniste laisse ses passions le guider tout comme ses envies. Pas de retenue, aucun scrupule. La curiosité toujours plus forte, il laisse ce don s’échapper. Il est là. Tout est bon à prendre et laissant ses doigts graver sur le papier des mots, des mots qui se jetent sur le papier comme des brutes sans aucune forme de délicatesse. Des mots qui ont besoin de le quitter. Il frôle la fatalité, tout aurait pu mal tourné. Des personnages trop concernés et des destins trop mêlés. La fin est belle. Cette passion, cet amour, cette tension qui monte à une allure vertigineuse dans cet ascenseur transcendant. On pense que c’est finit, que les personnages s’autodétruisent, que l’auteur tient sa tragédie antique. Peut-être, un peu. Non, l’ascenseur redescend au hall d’entrée, on ouvre la porte. Nous revoila dans la réalité. Un banc, un professeur, un élève. Un lieu, un homme, un garçon. Un espace et deux personnages qui se racontent des histoires, des histoires à l’infini et des à suivre.
Bref. Ce film est un chef d’oeuvre.