Les questions de genres et de conventions sexuelles sont des thématiques récurrentes dans le cinéma de Blake Edwards, que ce soit de manière plus ou moins équivoque, et c'est sans surprise qu'on les retrouve dans son avant-dernier film Switch.


Il utilise ici pleinement le ressort comique pour aborder ces thématiques, entrant d'ailleurs très vite dans le vif du sujet, c'est à dire mettre en scène un esprit misogyne dans le corps d'une blonde pulpeuse. L'aspect fantastique ne sert d'ailleurs qu'à alimenter ce ressort, et assez vite les questions de caractères, de genres ou de machisme vont être eu centre du film, où l'on va suivre les aventures de ce dragueur réincarné en femme qui va devoir trouver une femme qui l'aime.


Cette nouvelle version du Goodbye Charlie de Vincente Minnelli ne manque pas de surprise, avec un scénario basé sur les quiproquo et les gags, malheureusement inégaux d'ailleurs. Il joue aussi sur les stéréotypes ainsi que l'esprit pervers masculin (guère de subtilité ici, mais ce n'est pas non plus l'objectif, et ça n'alourdit pas le film pour autant, malgré ce titre français), et certains séquences sortant du lot, à l'image de celles où la protagoniste tente tant bien que mal de marcher avec des talons aiguilles.


Malgré ces qualités, Switch n'en devient pas non plus mémorable et demeure une oeuvre mineure dans la carrière de Blake Edwards, manquant notamment d'une véritable atmosphère et surtout d'un humour inoubliable. Ici, ça reste intéressant, l'oeuvre est maîtrisée, sans fioriture, avec un rythme endiablé lorsqu'il le faut et des personnages que l'on prend plaisir à suivre et des comédiens plutôt bons, que ce soit Ellen Barkin, interprétant un personnage double, ou les rôles secondaires.


Si Blake Edwards, alors en fin de carrière, s'est déjà montré bien plus inspiré qu'avec Switch, il propose tout de même une comédie agréable à suivre et ne manquant pas de bonnes idées, avec un rythme qui sait être endiablé, des thématiques qu'il maîtrise, notamment autour de la sexualité et du genre, ainsi qu'une légèreté prenante.

Docteur_Jivago
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le 20 févr. 2020

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