"- Malkovitch ?
- MALKOVITCH !!!
- Malkovitch..."
Cette réplique, tirée d'une des meilleures scènes du film est à éclater de rire, d'une grace au talent évident de l'acteur que vous aurez bien sur reconnu, John Malkovitch, mais également pour le boulot incroyablement farfelu du réalisateur, Spike Jonze.
Ce mec a réalisé beaucoup de courts métrages et plusieurs documentaires, mais au final en tant que film, seulement quatre sont pour l'instant sortis de son imaginaire pourtant si débordant, ce Dans la peau de John Malkovich se place en tête car se fut son premier. Impressionnant de se dire qu'un tel film est le premier né dans une filmographie, bon ok vous allez me sortir des Reservoir Dogs et j'en passe, je comprend bien, mais c'est toujours impressionnant de découvrir une telle force d'écriture dès le premier long métrage. Le pas trop mal Adaptation., l’envoûtant et poétique Max et les Maximonstres, et le prodigieux Her, rejoignent une filmographie minime (en terme de film, car les courts et docu sont nombreux) et pourtant si riche à la fois, même si ma seule claque dans ceux là fut Her.
Dans la peau de John Malkovich est donc un film dont j'entendais le plus grand bien depuis pas mal de temps, c'est également une oeuvre que j'avais clairement envie de découvrir, en grande partie pour cet acteur fascinant que j'adore, monsieur Malkovitch. Entre hommage, folie, désillusions et humour presque grotesque, Jonze signe une oeuvre à part comme il sait les faire, tout en nous amusant devant cette dramédie irrésistible. J'en attendais peut être trop, ou simplement autre chose, ce qui fait que je n'ai pas un mot aussi fort que prodigieux comme pour Her, pour le définir, mais j'avoue qu'en plus de ma surprise quant à l'histoire j'ai passé un très bon et beau moment devant cet ovni indéchiffrable.
En passant sur la réalisation que je pense géniale, la mise en scène dont je ne vois rien à redire, l'histoire merveilleusement imaginée qui nous trimbale d'un étage d'immeuble pour nains jusque dans la tête d'un acteur aussi respecté que Malkovitch, en passant par un appartement rempli d'animaux en tout genre, je vais quand même m'attarder sur le casting.
On s'attend à voir la star du titre et de l'affiche dès les premiers plans du film, et pourtant il faudra attendre une vingtaine de minutes, si ce n'est plus pour le découvrir, car c'est avant tout John Cusack qui est à l'honneur, accompagné de Cameron Diaz et Catherine Keener.
Jonze a une sale manie quand même, celle de choisir des acteurs géniaux et de les diriger à merveille ne fait évidement pas partie des sales, la sale, morbide ou glauque, c'est celle d'amocher ses acteurs. Cusack et ses cheveux longs et gras, Diaz avec ce buisson rêche et dense sur la tête, Nicolas Cage avec des cheveux bouclés et bien dégueux, Chris Cooper et ses dents abominables, ou encore pour en revenir aux cheveux, une Amy Adams sans maquillage et des tifs d'un blond fade.
Peut être veut-il démontrer qu'une star n'est pas qu'un objet lisse, divin et sans points blancs, en tout cas, j'adore découvrir à chacun de ses films, des acteurs démystifiés.
Quoi qu'il en soit, à part une fin un peu trop expéditive, j'ai passé un très bon moment devant ce premier Spike Jonze qui est depuis sa sortie inévitablement rentré dans la catégorie des purs ovnis cinématographique.
Et vous, que feriez vous si vous trouviez une porte qui mène dans la tête de John Malkovitch ?