Une fois de plus Shimizu livre un film qui me parait bien anecdotique par sa réalisation. C'est sans doute même sa plus incolore pour un style passe-partout sans réelle personnalité qui pourrait être signer par des dizaines d'artisans consciencieux et appliqués où surnage avant tout un léger travelling arrière ascendant présentant la nouvelle ruelle où va habiter le couple infortuné, filmé en plan large, ou encore l'utilisation de la profondeur de champ lors du déménagement.
Shimizu s'efface totalement derrière ses comédiens, heureusement très attachant et surtout un scénario qui surprend par sa dimension positive. Rien n'altère le couple qui ne connaît ni tension ni doute et pratiquement tous les autres personnages font preuve de bonne volonté envers eux et s'arrangent pour trouver des solutions à leurs difficultés. Les péripéties qu'ils traversent ne semblent d'ailleurs même pas vraiment les atteindre et le mari écrivain semble plus affecter par une radio refusée que lui offrait une voisine que par le risque de mettre sa femme et sa fille à la rue.
Ca pourrait être très artificiel et lénifiant mais c'est cet optimisme qui donne son charme et sa tendresse au film avec une volonté de fuir les pièges du pathos et du misérabilisme. Pas de place ici pour le chantage à l'émotion.
Ca donne une réelle originalité tout en signant ses limites puisqu'on ne peut pas dire qu'on se fasse du souci pour le duo, surtout avec cette réalisation trop "décontractée".
Heureusement certains seconds rôles sont excellents et des séquences plutôt amusantes et rafraîchissantes permettent de passer 90 minutes plaisantes : le pique-nique où l'épouse explique pourquoi sa situation précaire ne la dérange pas, le concours de chant, le déménagement avec le débonnaire employé de la clinique, la radio trop forte ou encore la conclusion très réussie pour le coup qui est vraiment tourné en extérieur dans une rue piétonne surpeuplée qui fait regretter que le film ne joue pas davantage cette carte là.
Rapidement oubliable à priori.