Vous savez, je comptais d’abord écrire cette critique lors de la fête des pères. Au final, le fait d’avoir trouvé la motivation un tout autre jour n’est pas plus mal, car l’inspiration, comme l’amour pour nos parents, bien que naturel, a tendance à demander un déclic, ou un mouvement du destin, pour qu’il surgisse en pleine force.
Dareka no Manazashi est un court métrage d’un peu moins de sept minutes, réalisé par Shinkai Makoto et commandé par le groupe immobilier Nomura Real Estate. Heureusement pour nous, après sa première diffusion lors d’une exposition à Tokyo, la compagnie a bien voulu rendre temporairement disponible la vidéo sur une de leur chaîne youtube.
Shinkai Makoto est surtout connu pour ses films, mais n’est pas un amateur en terme de court métrage, avec à son actif notamment Neko no Shuukai et Kanojo to Kanojo no Neko (oui, il n’aime pas que les trains visiblement). Malgré les contraintes de temps, il nous montre encore une fois une structure maîtrisée et claire sans la nécessité d’en rajouter des tonnes pour faire passer son message, ce dont on lui en sait gré.
Dareka no Manazashi nous raconte l’histoire simple, mais rare dans l’animation, d’une protagoniste dans sa vingtaine, ni mère ni prof, qui comme beaucoup d’entre-nous s’est éloignée de ses parents en grandissant et a décidé de s’installer dans un appartement afin de gagner définitivement son indépendance, laissant seul son père dont l’épouse est partie pour faire carrière.
La suite n’est que trop commune : la solitude se pointe et le train train gris quotidien passe sans brillance. Mais alors que le père cherche à maintenir le contact autant que possible, la fille préfère mentir et l’éviter, dans la facilité et la douleur. Mais par déclic, ou mouvement du destin, la réalisation que le lien familial est impérissable finit souvent par trouver son chemin.
Je pense qu’il est inutile d’épiloguer sur une oeuvre aussi ordinaire, humaine et sincère. Dareka no Manazashi nous parle de l’amour inconditionnel des parents, et celui pas si différent de leurs enfants. Une oeuvre réussie, agréable pour les yeux, comme pour le coeur.